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La crème de Normandie (jusqu’au 6 juillet)

le  17/04/2024   au théâtre du Gymnase, 38 boulevard de Bonne Nouvelle 75010 Paris (du mercredi au samedi à 20h30 et le samedi à 18h)

Mise en scène de Hervé Devolder avec (en alternance) Marie-Bénédicte Roy, Cathy Arondel ou Sylvy Ferrus, Marianne Devos ou Marie-Anne Favreau, Clara Hesse ou Léa Dubreucq, Raphaëlle Lemann ou Julie Costanza, Milena Marinelli ou Marine Guérin, Patrick Chayriguès ou Jeff Broussoux, Hervé Delol écrit par Milena Marinelli et Hervé Devolder




Le titre de cette pièce peut vous paraître comme ça, à premières vues, plutôt alléchant voire même quelque peu douceâtre sur les bords, il correspond en réalité au nom d’une fleur qu’un passionné de roses vient de baptiser, sans (aucun) doute pour rendre un vibrant hommage à celui de cette maison de tolérance qu’il fréquente régulièrement en tant que client assidu, « La rose éclose ». Mais on vous rassure tout de suite, il ne sera pas question de parler de floriculture mais plutôt de comment renflouer les caisses d’un bordel de la Belle Epoque en le transformant, l’espace de quelques heures, en un orphelinat pour pauvres jeunes filles dites « vierges » afin de s’approprier la subvention d’un généreux donateur.
Soyez rassurer, il n’est point question de gaudriole ni de libertinage ici (ou si peu !), bien que l’établissement s’y prête à merveille, mais cela aurait été trop réducteur de se cantonner uniquement à des ébats olé-olé avec les gourgandines de service. Non, ces « pensionnaires vertueuses » ont bien mieux à proposer, notamment à faire croire à certains que ce lieu est un orphelinat on ne peut plus méritoire. Et tout sera bon pour que ce soient elles et seulement elles qui aient le fin mot de l’histoire ! Il y a de la légèreté dans l’air tout comme de la musique d’ailleurs (un pianiste est astucieusement dissimulé derrière un décor/paravent teinté rouge vif intense) que tout ce beau monde entonne à plusieurs reprises, quelques-unes sérieuses, d’autres plus polissonnes voire coquines.
Rien à redire du côté du jeu et des voix des comédien(ne)s et chanteurs/chanteuses, on se laisse prendre à leur prestation certes un tantinet soulignée mais néanmoins très enlevée et on ne peut plus guillerette. On est entre l’opérette vaudevillesque pleine de bonté (d’âme) et la comédie (musicale) de boulevard – justement sur celui parisien de Bonne-Nouvelle ! –, gentiment scabreuse et délicieusement effrontée, qui en toute circonstance finit bien, quelque soit les situations rencontrées. Au final, cette maison close ressemble plus à un salon de rencontres plus ou moins fortuites qu’à un « claque » dévergondé en pleine mauvaise « passe » (c’est le cas de le dire !).
Bref, on s’amuse beaucoup devant ce parterre très hétéroclite de personnages truculents sans avoir du tout l’impression d’être en présence d’un « coup de vieux » théâtral – ou de cabaret 1900 - comme il y en avait tant à cette époque-là.

C.LB



 
 
 
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