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Le maniement des larmes (jusqu'au 4 décembre)

le  14/09/2016   au théâtre de Belleville, 94 rue du faubourg du Temple 75011 Paris (du mercredi au samedi à 21h15 et dimanche à 17h sauf les 22, 23 et 26/10)

Mise en scène de Nicolas Lambert avec Nicolas Lambert, Erwan Temple et Eric Chalan écrit par Nicolas Lambert




Les commissions et rétro commissions liées à un financement politique occulte voire illicite, l’affaire Karachi et ses répercutions (encore aujourd’hui !), les transactions et autre échanges avec Kadhafi et la Libye, les livres révélateurs dont L’état trafiquant et Machiavel en démocratie, la DGA, (direction générale de l’armement), les écoutes téléphoniques, les perquisitions, les abus de biens sociaux, ainsi que les lettres et SMS envoyés, sans oublier les interviews, flashs d’actualité et conférences de presse prononcés : bref, vous saurez tout (ou presque) sur ce que les gouvernents, hommes politiques et entreprises, liées de près à la fabrication et la vente d’armes, trament en sous-main, afin de protéger le secret-défense, et essayent de cacher tant bien que mal au public !
Dans ce titre quelque peu énigmatique, il faut y voir un jeu de mots fort révélateur des pratiques, manigances et agissements peu reluisants que l’Etat mais surtout certaines personnes haut placées s’amusent à monter pour mieux nous – français - rouler dans la farine, au même titre d’ailleurs que beaucoup d’autres à l’étranger ! Pour se faire, le comédien Nicolas Lambert offre une sorte de one-man-show aussi hallucinant qu’étourdissant en interprétant quasiment seul tous les protagonistes de ces « sales histoires » (Sarkozy, Anne Lauvergeon – PDG d’Areva -, Balladur, Hortefeux, Gaubert, Rocard), leur empruntant propos, mimiques et expressions typiques – une vraie performance d’acteur ! – pendant 2 bonnes mais longues heures, simplement entouré de 2 « sous-fifres » (dont l’un est musicien) pour tenter de masquer un décor plutôt épuré (juste un écran, une table, 3 chaises et des ordinateurs). Et pour rehausser le tout, nous avons le droit à une mise en scène particulièrement dense, entrecoupée à la fois d’intermèdes musicaux (contrebasse en main) et de plusieurs extraits de dialogues aussi bien écrits qu’audio, tirés des procédures et instructions entreprises à l’encontre de quelques intervenants, pardon, « contrevenants » !
Autant le savoir, ici, « chaque personne existe et tous les propos sont exacts ! ». De quoi se poser bien des questions quant à ces enjeux et ces vérités (rarement sorties de leur contexte) qui, à travers une folle course à l’armement, ont parfois compromis et même éclaboussé plus d’un(e) (ex)ministre ou d’un (ex)président de la République, au point de se demander si tout cela ne finira donc jamais. Pour le moment, venez en rire – ou bien pleurer – devant la prestation d’un Nicolas Lambert totalement habité par ses rôles, capable de passer du bonimenteur « diplomatique » le plus éhonté au chansonnier truculent le plus caustique qui soit !

C.LB



 
 
 
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