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- expo : Exposition tissus-mémoire, archéologie de l’abandon de Cécile Borne à La Manufacture de Roubaix : rencontre avec Cécile Borne (jusqu’au 20 janvier 2019)

le  17/11/2018   au La Manufacture, 29 avenue Julien Lagache 59100 Roubaix (visites guidées du mardi au dimanche à 14h, 15h et 16h - tarif : 6€ / 4€ / gratuit pour les moins de 8 ans)

Mise en scène de Cécile Borne avec des morceaux de tissus récupérés et assemblés écrit par ou plutôt créé par Cécile Borne




Élevée au bord de la mer, sur les rivages de la Bretagne, Cécile Borne pratique depuis l’enfance la chasse aux trésors. Cette activité de naufrageuse détermine pour toujours sa fascination pour l’expérience de la limite et la poétique de la ruine. Après des études d’arts plastiques à l’université de la Sorbonne, elle poursuit son apprentissage en danse contemporaine à Londres et à Paris.
Elle crée la Compagnie Aziliz Dañs à la croisée de la danse, des arts plastiques et de la vidéo. L’artiste y questionne les notions de corps, de mémoire et de mouvement. Dans cet arpentage de traces, elle interroge l’humain dépouillé et l’humain social, leurs formes parcellaires, visibles et invisibles.
Elle mène depuis quelques années un travail de mémoire et de création autour des tissus échoués, parcelles d’étoffes venues du large et rejetées par la mer. De manière plus récente, l'artiste élargi ses recherches aux déchets plastiques présents sur le littoral.

L’artiste collecte les traces du monde : des parcelles de tissus venues du large et rejetées par la mer. Sous leur assemblage palpite quelque chose qui appartient à la mémoire, issu de la chair, une sorte de peau. Cécile Borne invente à partir de l’envers du décor de l’éparpillement du rebut, d’un détail insignifiant à première vue, de nouvelles visions. Ces fragments de tissu deviennent le point de départ d’un développement sensible aux lisières de l’intimité du corps et du tissu social. Ces humbles reliques, ruines muettes témoignent d’une histoire sans parole ; elles travaillent avec le corps et son absence inscrite en creux.

-Rencontre avec l'artiste le 16/11 :
On peut la surnommer aussi bien « plasticienne chiffonnière » que « naufrageuse vestimentaire », s’évertuant à ramasser et récolter depuis presque une vingtaine d’années sur les plages de sa Bretagne natale (elle vit à Douarnenez), tout ce qui ressemble de près ou de loin à du tissu, à des rebus ignorés, en général des vêtements de travail recyclés et transformés en ballots de chiffons afin d’être utiliser sur des bateaux, « tombés » pour ne pas dire jetés par-dessus bord, brassés par la mer ou enfouis dans le sable avant d’être récupérés par ses soins pour en faire des créations qu’elle utilisera à sa guise et selon son humeur du moment.
Chaque morceau d’étoffe, chaque parcelle de textile, chaque bout de toile qui a vécu, a laissé son empreinte parfois incrusté à tout jamais dans ses fibres par les embruns et autres éléments marins, l’inspirant à plus d’un titre, lui servant de base pour construire ses œuvres jusqu’à se laisser partir avec en « abstraction complète », la plupart assemblée de petits fragments soient amidonnés, soient alors collés sur des morceaux de plexiglas. Il y a là sur toile, sur des pans entiers de murs ou bien encore en suspend, tour à tour des serviettes de table en flottement, des petits rouleaux tels des nems colorés, des boutonnières tendues sur un châssis, des cirés en forme de parchemin « d’histoire » (ses « Cotten »), des renforts de canot pneumatique, des sacs en toile de jute, des « dentelles de mer » aux formes très expressives, grignotées par l’eau salée, les terrains ferreux ou les fonds vaseux.
Ce qu’elle baptise « l’archéologie de l’abandon », ce sont toutes ces matières qu’elle va trouver, garder et façonner pour leur redonner corps, leur donner en quelque sorte une seconde vie en les insérant dans un vaste ensemble pour le lieu auquel elle les destine, chacun étant placé différemment et installé de manière unique : que ce soit veste de garçon boucher, casquette, canot de survie, combinaison, anciennes voiles couleur « cachou » ou garniture textile, bref, toutes sortes de « trouvailles » glanées ici et là, elle va chercher leur origine, faisant parler leur mémoire, interrogeant leur trace – et leurs tâches -, leur fameuse histoire cachée, d’autant que la majorité de ces « déchets » parlent tout simplement de nous, de notre monde, de nos (mauvaises) habitudes comme de nos (nombreux) travers.
*P.S. : sa prochaine exposition aura lieu à Lorient et ses étapes artistiques suivantes l’emmèneront collecter cette fois-ci les plastiques échoués qui s’amoncellent un peu partout autant sur notre littoral qu’au large de nos côtes d’ailleurs....

-Les voix du textile :
L’exposition Tissus-Mémoire, Archéologie de l’abandon prend place dans le cadre de la programmation "Les voix du textile". Coordonnées par La Manufacture, musée de la mémoire et de la création textile, PROSCITEC Patrimoines et Mémoires des Métiers, et par le Laboratoire IRHiS de l’université de Lille, "Les voix du textile" rassemblent quinze événements du 15 septembre au 1er décembre 2018 en Hauts-de-France et Belgique. Expositions, visites-guidées, concerts, spectacles, rencontres-témoignages, projections mettent à l'honneur la mémoire textile d'hier et d'aujourd'hui.

-Marché aux Tissus :
Au coeur d’un site industriel, dans une ambiance textile authentique, les stands des négociants en tissus, venus de toute la région et de Belgique présentent leurs collections, et côtoient les métiers à tisser de la Manufacture. Seront également au rendez-vous des librairies textiles, des stands mercerie, une boutique de créateurs et des cours de couture.

-Dans le cadre de la 5ème édition thématique de lille3000 :
La Manufacture s’engage dans cette 5ème édition thématique de lille3000 en explorant l’art textile contemporain au Mexique. Dans le cadre de sa programmation d’expositions temporaires, le musée s’associe avec la commissaire d’exposition Paty Vilo - Fondatrice du collectif Fiber Art Fever et artiste très liée au Mexique - pour créer cette exposition inédite.
3 artistes, 3 femmes mexicaines qui expriment la richesse de l’art textile contemporain au Mexique.

-La Manufacture :
La Manufacture est un musée dédié à la mémoire et à la création textile. Dans un cadre industriel authentique, La Manufacture présente une collection de métiers à tisser, toujours en fonctionnement, depuis les métiers à bras du Moyen Age aux machines informatisées d’aujourd’hui. Soucieuse de représenter toutes les facettes du textile, La Manufacture est aussi un lieu dédié à la création : une programmation d’expositions temporaires offre un regard artistique contemporain sur le textile, et des ateliers de pratique textile sont mis en place toute l’année.



 
 
 
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