- reportage : Une journée au « Versailles de la science » à Saclay

le  11/07/2019   au CEA de Saclay

Mise en scène de François Legrand avec une présentation de plusieurs lieux écrit par et présenté par Lucile Beck, Anne-Karine Froment et Philippe Dillmann

Le CEA a été créé sous l’impulsion du président Charles de Gaulle afin de fabriquer la 1ère bombe atomique et la 1ère centrale nucléaire (la pile EL3) française. Aujourd’hui, il sert à des recherches énergétiques fondamentales très variées (telles que les énergies de demain comme par exemple les courants électriques voltaïques) et les 2/3 de celles réalisées en France sont faites à Saclay. 1/3 de la recherche est biologique (combattre les maladies infectieuses, trouver de nouveaux médicaments, créer une biologie de synthèse...). Le centre emploie 5000 personnes (chercheurs, ingénieurs, physiciens, biologistes...) et 1000 personnes à Fontenay-aux-Roses.

*LMC 14 : par Lucile Beck, directrice du laboratoire, et son équipe, bâtiment 450
< Présentation du laboratoire de mesure du carbone 14 (LMC14, Paris-Saclay : CNRS-CEA-IRSN-Ministère de la Culture-IRD)
< Visite du LMC 14
< Faits marquants du LMC 14

Le Laboratoire de mesure du carbone 14 (LMC14) de Paris-Saclay réalise des études pour la communauté scientifique nationale et non à titre privé. Créé en 2001 et opérationnel en 2003, il fait partie depuis 2015 du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE, CEA/CNRS/UVSQ). Les activités du LMC14 sont implantées sur deux sites : préparation des échantillons de plus en plus petits (Orme des Merisiers : 58.000 ont déjà été testés depuis sa création) et accélérateur de particules Artemis (le 1er date de 1983) pour la mesure du carbone 14 (14C) par spectrométrie de masse (à Saclay) en bombardant l’échantillon de radioactivité.
Les mesures de 14C sont pratiquées pour les sciences du climat et de l’environnement (datation des archives climatiques, des eaux souterraines, des coquilles et foraminifères ; études des cycles géochimiques : dater la mort d’un organisme végétal, animal et humain sauf tout ce qui est en verre, en marbre ou en plastique), l’archéologie (datation autour de chantiers archéologiques) et la surveillance du carbone dans l’environnement (activités de recherches) et cela jusqu’à 50.000 ans en arrière (exit donc la grotte de Lascaux). Le laboratoire a récemment développé de nouvelles méthodes de datation des peintures au blanc de plomb (depuis 2018) et du fer (via les cathédrales et les temples (notamment ceux d’Angkor). Ses équipes évoquent aussi la datation de cosmétiques et pigments antiques, d’instruments de musique de la collection égyptienne du Louvre et du fer des cathédrales. Elles arrivent à tester les échantillons en 30 minutes et à les dater à l’année près.
La forte implication du ministère de la Culture au sein du laboratoire LMC14, aux côtés du CNRS et du CEA, s’inscrit dans le cadre de sa politique en faveur de la recherche en sciences du patrimoine (entre autres avec Le Louvre et le British Museum), tous champs disciplinaires confondus (sciences humaines et sociales, sciences expérimentales, sciences du numérique). En prise avec les enjeux sociaux, économiques et environnementaux contemporains, les travaux menés au sein du LMC14 sont essentiels à la gestion optimale du patrimoine à transmettre aux générations futures.

*ARC Nucléart : par Anne-Karine Froment, directrice du laboratoire
< Présentation d’ARC-Nucléart (CEA Grenoble, CEA-Ministère de la Culture-Ville de Grenoble-PRONucléart)
< Faits marquants d’ARC-Nucléart

Atelier-laboratoire dédié à la conservation et la restauration des objets du patrimoine en bois ou autres matériaux organiques (cuir, fibres végétales…), ARC-Nucleart (CEA Grenoble/CEA/Ministère de la Culture/Ville de Grenoble/ProNucléart) et un groupement d’intérêt public depuis 50 ans et possède des compétences et des installations uniques en Europe pour le traitement des objets archéologiques en bois de grandes dimensions à travers l’utilisation du rayon Gamma (un rayonnement de même nature que la lumière visible mais beaucoup plus énergique) par irradiation en piscine.
Dans des locaux équipés d’installations de haute technicité, sur une surface de 3000 m², une équipe pluridisciplinaire (chimistes, physiciens, techniciens, restaurateurs, conservateurs) se consacre à la sauvegarde du patrimoine, intervenant sur les collections des musées ou dans les monuments historiques (en général des sculptures consolidées avec une résine à base de styrène et de polyester), mais aussi sur les chantiers de fouilles pour assister les archéologues (les matériaux archéologiques enfouis dans la terre). On leur doit notamment la restauration et la conservation du sarcophage de Ramsès 2, du bébé mammouth congelé et momifié et d’une bonne partie des archives nationales (un traitement de 8 mois).

*LAPA : par Philippe Dillmann, Directeur du Lapa et co-animateur du « chantier CNRS notre Dame », bâtiment 637
< Présentation Laboratoire archéomatériaux et prévision de l'altération (Lapa, Paris-Saclay: CEA-CNRS)
< Faits marquants du LAPA

Spécialisé dans l’étude des métaux archéologiques et du patrimoine, le Laboratoire archéomatériaux et prévision de l’altération (LAPA, qui réunit des personnels et des équipements du NIMBE -CEA/CNRS- et de l’IRAMAT -CNRS/UTBM/Université Orléans/Université Bordeaux Montaigne) mène des recherches à l’aide de la science des matériaux pour comprendre leur place dans les sociétés anciennes (provenance, fabrication, emploi, par exemple pour renforcer les cathédrales comme celle de Notre-Dame de Paris, datation, diffusion), mais également pour les protéger de la corrosion.
Le Lapa mène aussi des études pour prévoir l’altération des métaux qui sont utilisés aujourd’hui, et qui devront dans certains cas résister à la corrosion pour des milliers d’années. Les matériaux archéologiques du passé sont alors des témoins de premier choix pour modéliser le comportement de ceux du futur.