en 
 
 
cinema
Théâtre nouveautés festival   > actu <

 
 

- expo : Expo Ben - "Etre libre" au Domaine Départemental de Chamarande - vernissage en compagnie de Ben (jusqu'au 11 octobre)

le  11/07/2020   au Domaine départemental de Chamarande, 38 rue du commandant Maurice Arnoux 91730 Chamarande (horaires : Mercredi-jeudi-vendredi • juin-septembre, 14h-19h • octobre, 14h-17h) Samedi-dimanche • juin-septembre, 13h-19h • octobre, 13h-17h)

Mise en scène de Eva Vautier, commissaire de l'expo avec des peintures et des écritures écrit par et peint par Ben


Exposition du 11 juillet au 11 octobre 2020 - Accès libre.

Figure artistique majeure de la seconde moitié du XXe siècle, Ben est connu pour ses actions, peintures et écritures. Ses phrases courtes et concises interrogent la vie, l’art et son ego.
Son œuvre, à la fois réflexion philosophique et impertinente sur l’art, intègre notre quotidien dans ce qu’il a de plus particulier. Il témoigne en cela d’un esprit critique qui n’hésite pas à remettre en cause tout le monde - y compris son propre ego.

Depuis la fin des années 1950, Ben est reconnu en tant qu’artiste, performeur, organisateur, revendicateur des langues des peuples du monde et nouveau penseur de l’art. Pionnier du mouvement Fluxus en Europe, lié à George Maciunas, Robert Filliou et George Brecht, il participe aussi à l’École de Nice, aux côtés de ses amis artistes Arman, Daniel Spoerri et Yves Klein.

Pour le Domaine départemental de Chamarande, Ben rassemble plus de 400 œuvres, issues pour la plupart de sa collection personnelle, mais aussi de collections particulières. L’exposition Être libre révèle les multiples facettes d’un artiste iconoclaste et provocateur qui récuse la pensée unique depuis plus de 50 ans.
Elle permet de découvrir son œuvre dans toute sa complexité et ses contradictions, son ampleur joyeuse et son foisonnement, qui traversent tous les champs de l’art et de la vie.

Une partie historique présente une sélection d’œuvres significatives des années 1958 à 1978. À la fin des années 1950, Ben signe tout, s’appropriant ainsi, par ses images et ses actions, le monde comme un tout. Pour illustrer ces années, des documents de l’époque sont présentés : affiches, archives photographiques et vidéos, ainsi qu’une sélection de ses performances intitulées « Gestes ».
Il est l’un des premiers artistes à mettre l’art directement dans la rue, en Europe à partir de 1959, en pratiquant ses « Actions de rues ». Il s’agit de gestes quotidiens, tels que l’attente à un arrêt de bus, traverser le port de Nice à la nage avec son chapeau et ses vêtements ou manger des pâtes en pleine rue installé à une table.
Avec ses nombreuses actions, Ben devient dans les années 1960 une figure essentielle du mouvement Fluxus en Europe.

Une seconde partie de l’exposition nous ouvre les portes de l’univers de Ben qui investit les différentes salles du château avec des installations plus actuelles et de nouvelles œuvres, au travers d’une succession de thématiques caractéristiques : les petites idées, les portraits, les miroirs, la photographie, l’ego et le jeu.
Il poursuit son introspection dans un parcours à travers lequel le visiteur est invité à son tour à s’interroger sur sa condition, son temps, sa société. Chaque nouveau mot, chaque nouveau geste participe d’une quête de sens et de vérité.

-Quelques moments passés avec l'artiste :
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’artiste français d’origine suisse Benjamin Vautier, alias Ben, est un drôle de phénomène, c’est-à-dire quelqu’un de sacrément enjoué, vif, espiègle, impertinent, caustique aussi, volubile limite intarissable sur sa vie, ses rencontres (« l’art est une suite d’anecdotes »), ses joies, ses peines, ses goûts, ses points de vue et ses avis....d’ailleurs sur un peu tout et n’importe quoi parfois. A bientôt 85 ans (il est né le 18/07/1935), il ne manque vraiment pas de dynamisme « intellectuel » malgré qu’il soit physiquement obligé de marcher avec une béquille....et en pantoufles (il était cette fois habillé d’un short tel un petit garçon qui est sur le point de faire une blague ou bien alors une pitrerie) !

Si on lui pose la question de savoir de quel bord politique il se trouve, il vous répond tout de go et sans hésitation qu’il est politique mais caché, sous-entendu caché derrière ses œuvres qui recèlent moult idées et références. Mais ce qu’il préfère le plus, c’est de répondre par une pirouette, vous annonçant qu’il aime le pour et le contre, qu’il aime débattre sur le « nouveau » - courant d’art dit « moderne », mais plus basé sur des idées de mise en scène actuelles, qu’il recherche et qu’il apprécie beaucoup - avec chaque artiste qui lui présente une nouvelle œuvre.
Pour lui, le « nouveau » à venir est extraordinaire et il pense vraiment que le confinement a eu du bon, qu’il a sûrement apporté quelque chose de bien aux gens qui sont restés chez eux et qui se sont mis à réfléchir. Le coronavirus possède un égo et il va falloir négocier avec lui, commencer à réfléchir à d’autres modes de pensée. C’est un « diviseur » de l’espèce humaine.

Quand on lui demande ce qu’il lui manque le plus, il vous dit du tac au tac, la gloire mondiale, citant au passage Buren qui lui en a beaucoup trop. Une gloire qui ne l’obligerait pas à se déranger, lui qui préfère rester assis à boire du vin et regarder passer les femmes. Par rapport à son égo (surdéveloppé) qu’il considère être une chose très importante, il aurait bien aimé faire l’ENA « pour avancer avec lui partout » mais, le pauvre, il a été recalé en 3ème.
Finalement, la seule chose qui l’étonne, c’est que son arrière-grand-père, le peintre Marc-Louis Benjamin Vautier, puisse avoir un tableau accroché au musée de l’Ermitage à Saint Petersbourg. Et ce qui le désole, c’est qu’il n’ait pas cherché le « nouveau » dans l’art, lui qui peignait à l’époque uniquement dans le réalisme.



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique