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- expo : Exposition Le passé des passages au musée des beaux arts et d'archéologie de Besançon (jusqu'au 4 janvier 2021)

le  19/09/2020   au musée des beaux arts et d'archéologie, 1 place de la Révolution 25000 Besançon (horaires d'ouverture : Lundi, mercredi, jeudi, vendredi de 10h à 12h et de 14h à 18h et les samedi, dimanche et jours fériés de 10h à 18h sans interruption)

Mise en scène de Nicolas Surlapierre, directeur des musées du Centre, Julien Cosnuau, responsable des collections d’archéologie, musée des beaux-arts et d’archéologie, Claudine Munier, archéologue, Service Commun d’Archéologie Préventive, Ville de Besançon, Christophe Gas avec des objets, des vestiges, des photos, des plans.... écrit par ou plutôt proposé par le musée des beaux arts et d'archéologie de Besançon


Le passé des passages, 2000 ans d'histoire d'un quartier commerçant.

Venez remonter le temps et découvrez ce qui se cache sous vos pieds !
Du 19 septembre 2020 au 4 janvier 2021, "Le Passe? des Passages, 2 000 ans d’histoire d’un quartier commercant", est la première exposition d’archéologie depuis la réouverture récente du musée (2018), elle donne à voir les résultats d’une fouille d’exception menée au coeur de la Boucle Bisontine entre 2009 et 2010.

L’exposition retrace l’histoire de ce quartier commerçant du Ier au XXe siècle. Le parcours suit l'approche qu'ont les archéologues pour aborder un site archéologique : en remontant le temps, depuis les couches supérieures qui correspondent aux périodes les plus récentes, pour descendre la stratigraphie jusqu'aux niveaux les plus anciens.

-L'archéologie en projet :
L’opération d’archéologie s’inscrit dans un plus vaste projet d’aménagement urbain dans le cœur de ville de Besançon : la réhabilitation d’un quartier, plus précisément d’un îlot, bien délimité dans l’espace, ainsi que d’un lieu de passage emprunté par des générations de Bisontins. Le premier travail de l’archéologue consiste à envisager cette dimension, avant même la fouille proprement dite. Cette phase de préparation passe bien entendu par un diagnostic archéologique de terrain et par une compilation des anciennes découvertes archéologiques (2000 - 2007).
Les vestiges, souvent méconnus, des périodes contemporaines sont mis à l’honneur démontrant ainsi que l’archéologie est une discipline qui se conjugue au présent : l’objet le plus récent découvert est une monnaie datée de… 1956 ! L’archéologie du contemporain permet de faire revivre les bouleversements de ce quartier au cours du XXe siècle, en particulier le percement de la Place et ses aménagements depuis les années 1970 comme l’installation, puis le démantèlement, de la fontaine centrale ou la succession des différents commerces et activités industrielles ayant animé le quartier.

-L'intendance suivra :
Au XIXe siècle, la topographie du quartier est celle que l’on connaît actuellement. L’ensemble de l’îlot est occupé par des immeubles séparés de cours étroites. Les commerces se concentrent principalement dans la Grande Rue, où l’on trouve pharmacies, librairies, confiseries, des magasins de textiles et de vêtement, etc. Cafés et brasseries se groupent vers le pont Battant, les rues Claude Pouillet et Louis Pasteur attirent, quant à elles, quelques commerces de proximité et ateliers d’artisans, tandis que les rues du Lycée et Émile Zola restent surtout résidentielles.
Tous les immeubles du quartier sont densément peuplés par des catégories professionnelles très variées, dont de très nombreux ouvriers horlogers. Entre la Grande Rue et la rue Pasteur, un vaste ensemble d’immeubles est occupé par la famille Veil Picard, une famille célèbre pour sa réussite financière et ses actions de bienfaisance.
Le XVIIIe siècle est marqué par une intense activité constructive. D’une part, les autorités municipales cherchent à régulariser le plan de la ville et d’autre part, de grands hôtels particuliers sont construits tant par la noblesse que par la bourgeoisie parlementaire. Donnant sur la Grande Rue, l’hôtel Mignot de la Balme accueille entre 1718 et 1778 le siège de l’Intendance de Franche-Comté. Autour de ces hôtels, les immeubles abritent dans leurs étages les logements d’une population variée mais aussi des ateliers d’artisans, notamment des orfèvres dans la rue Claude Pouillet. Les rez-de-chaussée sont, quant à eux, occupés par des commerces dotés d’arcades boutiquières, encore visibles Grande Rue ou rue Claude Pouillet.

-Le clair-obscur médiéval :
Ces bâtiments modernes sont fondés en partie sur d’anciennes constructions médiévales, en particulier des caves. En effet, la fin du Moyen Âge constitue une période de renouveau pour la cité bisontine. Depuis la Charte de Franchise de 1290, qui affirme que la Commune détient son pouvoir de l’Empereur, la ville est divisée en Bannières, distinctes des paroisses. Rattaché à la Bannière du Bourg, aussi appelée Maisel (Boucherie), l’îlot Pasteur présente une image double. Des échoppes sont ouvertes sur les rues, le plus souvent il s’agit de locaux loués par des artisans/commerçants aux élites de la ville, nobles, bourgeois et religieux. L’ancien nom de la rue Louis Pasteur, la rue des Chambrettes, donne un aperçu de l’activité commerciale du quartier. Le XIIIe siècle voit le percement de la rue du Loup, sans doute une création spontanée, sans volonté urbanistique, dans laquelle une façade, encore visible, révèle une autre image du quartier. En effet, l’emprise de la fouille correspond aussi à un espace ou se retrouve une partie du pouvoir laïc de la Ville. D’une part, la Vicomté y est mentionnée et pourrait correspondre à la façade étudiée sur la rue du Loup. D’autre part, avant l’installation de l’Hôtel de Ville en 1393, les premiers gouverneurs de la Commune s’y retrouvent au n°8 de la rue Louis Pasteur, chez M. Porcellet, négociant en textile et banquier. L’emprise de la fouille, en cœur d’îlot montre la présence de jardins ainsi que des structures plus légères suggérant des activités d’artisanat, notamment métallurgique. À l’époque carolingienne, alors que de nombreuses institutions religieuses s’installent à Besançon, un cimetière a été mis au jour sur une partie du secteur fouillé.

-Commercium anticum :
Sous les couches médiévales, les aménagements antiques dévoilent un quartier dynamique, créé ex-nihilo dans les années 40 ap. J.-C., avec la volonté d’occuper un lieu stratégique à l’entrée de la Boucle et à proximité du pont Battant. L’îlot est formé sur un espace marécageux qu’il a fallu aménager en conséquence. Le quartier, densément construit, s’organise autour d’une rue : les maisons, très souvent dotées de caves, ouvrent sur cette rue et possèdent le plus souvent un espace ouvert à l’arrière. Le parcellaire n’est pas figé durant ces trois siècles. On assiste à un modelage constant de l’espace urbain : certaines parcelles fusionnent, dénotant un enrichissement d’une partie de la population en lien avec les activités de commerce et d’artisanat qui s’y pratiquent. En effet, l’étude de ces espaces – bâtis ou non – révèle que les activités artisanales, de commerce et de bouche sont bien attestées. Une probable boulangerie a ainsi pu être mise en évidence, de même qu’un fumoir. Certaines maisons affichent une image différente comme la parcelle 11, ouverte vers le Doubs, qui présente une évolution caractéristique d’une domus privilégiée, avec balnéaire privatif et péristyle. Site de structures certes, mais duquel ont émergé des objets de grande qualité, à l’instar d’un canif pliable, dont le manche en ivoire est sculpté à l’image d’un gladiateur.



 
 
 
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