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- expo : Nos fantômes à la Ghost Galerie à Paris (jusqu'au 20 novembre)

le  10/09/2021   au Ghost Galerie, 62 rue du Faubourg Saint-Honoré 75008 Paris (ouvert du lundi au samedi de 10h30 à 19h)

Mise en scène de Jérôme Pauchant, directeur de GHOST GALERIE Paris avec une quarantaine d'oeuvres d'artistes/Gaffeurs écrit par ou plutôt peint par 25 artistes/gaffeurs


A l'occasion de la FIAC 2021, GHOST GALERIE, spécialiste du Post-graffiti, présente un nouvel accrochage pour son exposition inaugurale ''Nos fantômes''. Cet évènement à découvrir jusqu'au 20 novembre prochain réunira des œuvres historiques et plus récentes d'une vingtaine d'artistes à travers une quarantaine d'œuvres.
Ce nouvel accrochage nous dévoile ainsi d'autres fantômes, d'autres interrogations, d'autres univers. Une confrontation du réel et de l'imaginaire, de la vision et de la sensibilité, du passé et de l'avenir, du désir, de la peur et du rêve.


GHOST GALERIE, spécialiste du Post-graffiti, est très heureuse d'inaugurer son nouvel espace parisien situé au 62, rue du Faubourg Saint-Honoré dans le 8ème arrondissement avec son exposition ''Nos fantômes''.

Pour cet événement qui se déroulera du 10 septembre au 20 novembre prochain, GHOST GALERIE a réuni des œuvres historiques et plus récentes de 25 artistes, issues pour la plupart de sa propre collection, soit près de 40 œuvres.

Cette exposition inaugurale présentée dans les nouveaux locaux parisiens de GHOST GALERIE ouverts en juillet dernier, offre un premier aperçu de la typologie d'œuvres qui constitue le cœur de la collection de GHOST GALERIE Marseille. Elle illustre également la volonté de GHOST GALERIE Paris d'explorer les liens que le graffiti a entretenu et entretient encore aujourd'hui sur l'ensemble de la création contemporaine.

Ainsi sont convoqués les fantômes qui peuplent l'ADN originel de GHOST GALERIE, les spectres de sa passion pour les initiateurs du graffiti américain. Les premières œuvres sur toiles des figures majeures du graffiti new-yorkais sont les rares témoins historiques physiques des prémices d'une expression populaire débridée et conquérante, devenue globale et toujours vivace. Ces œuvres Post-graffiti réalisées par les graffeurs les plus actifs sur les murs et les métros au début des années 1980, à l'invitation des galeries new-yorkaises les plus pointues du moment (Sidney Janis, Annina Nosei, Tony Shafrazi), révèlent l'évolution de leur pratique dans l'intimité de l'atelier. Ces peintures sur toiles et papier plus personnelles nous donnent donc l'opportunité d'entrevoir les propres fantômes des artistes, ceux qui habitent leurs œuvres.

Depuis les années 1980 et plus largement depuis les années 1990, le graffiti fait partie de notre paysage actuel. Une sélection d'œuvres d'artistes plus contemporains pour qui le graffiti semble être ou pourrait être une référence visuelle, culturelle ou posturale, viendra questionner l'importance de l'influence que cette présence anarchique et spontanée dans l'espace public a pu avoir dans l'évolution de l'art de la fin du 20ème et du début du 21ème siècle.

Si la peinture est une illusion, l'exposition ''Nos fantômes'' tente de débusquer les fantômes qui se manifestent et se confrontent dans les œuvres exposées que l'on pourrait distinguer en trois familles spectrales.

Le fantôme comme apparition, revenant et alter-ego d'un passé ou d'un futur fantasmé, qui se manifesterait en des formes anthropomorphiques aussi diverses que les visions des artistes eux-mêmes comme par exemples les Pointmen, portraits futuristes d'extra-terrestres armés de Futura 2000, les B-boys lunaires et Memento Mori urbains de Dondi White, ou encore l'œuvre de Josh Sperling (Poppycock, 2017) qui évoquerait un portrait aseptisé à la géométrie abstraite stylisée d'un robot domestique.

Les ombres (Shadowman, 1985) noires et vibrantes de Richard Hambleton amplifient l'intensité de ces présences, à l'affût des dragons de Rammellzee (The Grimgriller, 1985) et peut-être gardiennes de la panthère noire de Lee Quinones (Black Panther, 1982), emblème personnifié de la lutte sociale des communautés afro-américaines ?

Trespasser's William, 2015 d'Eddie Martinez serait-elle une souris échappée d'un cartoon en lévitation à l'écoute d'un morceau du groupe de rock indépendant américain du même nom qui jalouserait la sculpture - trône onirique de Niels Shoe Meulman (Shoe Throne, 2019) hanté de pinceaux et de brosses fondus dans une végétation luxuriante bleutée. L'abstraction calligraphique saturée sur panneau de José Parla (Untitled, 2005) pourrait évoquer un langage spectral lyrique codé issu d'un autre espace-temps qui dialoguerait avec les formes futuristes présentes dans la peinture de Kool Koor (Babel On, 2021).

Le portrait Untitled (Child Soldier series, 2019) de Jammie Holmes, qui présente un homme noir grimaçant avec en arrière-plan une coquille Saint-Jacques rouge et or, ne renverrait-il pas directement aux souvenirs des marais noires récurrents dans le Golfe du Mexique d'où l'artiste est originaire ?

D'autres apparitions de ce type empruntes de questionnements socio-politiques ou renvoyant aux traumatismes personnels des artistes vont-elles se manifester plus loin dans l'exposition ?

Une forte tension énigmatique se dégage de l'œuvre de Lady Pink, Street triangle, 1984-85 sans doute générée par sa composition en triptyque dans laquelle deux figures, l'une horrifiée, l'autre stoïque, épient une silhouette de dos qui avance cagoulée dans une ruelle obscure. Un évènement dramatique semble être sur le point de se produire. Sachant que Lady Pink était une des premières et rares femmes actives dans le milieu du graffiti, cette œuvre ne symboliserait-elle pas dans l'esprit de l'artiste le traumatisme des violences faites à ces dernières ?

A son tour, Todd James ne semble-t-il pas illustrer dans la peinture 3 pirates, 2015 à quel point les droits des femmes dans le monde restent encore à conquérir et à protéger au 21ème siècle.

La peinture impulsive et expressionniste Engaging pure thoughts, 1985 est certainement une manifestation figurée des pensées frénétiques de A-One, marqué par la violence des gangs new-yorkais et habité par les questions liées au déracinement de ses origines ethniques. Cette âme impulsive et primitive réside également dans la peinture de Robert Nava et son œuvre Smoke tint, 2017 qui nous plonge par son aspect enfantin dans un jeu urbain entre le vrombissement d'une ambulance et les gaz d'échappements à travers lesquels on devine une silhouette. Une peinture de Blade à la composition tout aussi frontale porte un souffle poétique et cinématographique sur un paysage urbain pourtant étouffant. Une bobine de film fossilisée (Daniel Arsham, Ash eroded film ream, 2014) apparaît comme un Memento Mori. L'esprit satirique de Peter Saul dans son œuvre Fidel belongs to us, 1995 se moque de Fidel Castro, convaincu d'avoir vu des soucoupes volantes pendant la révolution. Pourrait-il en fait appartenir au monde fantasmé que dépeint Bill Blast dans son œuvre futuriste Blast to the future, 1983 ?

Un Space Invader à la surface réfléchissante se serait aussi invité à la galerie (Retinal, 2008) apparaissant au gré de la luminosité disponible, tel un spectre. La signature de Futura, elle, est la seule trace du réel qui se démarque du camouflage bleuté dissimulant (In the Midst, 1994) une forme humanoïde non identifiée jusqu'ici.

Les spectres visuels de la multitude de graffitis présents dans notre paysage et encrés dans nos subconscients ne peuvent-ils pas engendrer des persistances rétiniennes qui deviendraient des motifs picturaux au même titre que toute image issue du réel ?

Les wholecars immortalisés par Henry Chalfant témoignent d'une frénésie de formes et de couleurs qui traverse notre paysage et qui jaillit dans l'œuvre sur toile de John Crash Matos, Massive A, 1981, personnalisation de son nom en une onomatopée explosive. La peinture d'Eddie Martinez, MFD 4, 2016 (Mini Fresh Direct #4) par sa composition centrale et linéaire entre naturellement en conversation de formes, de vibrations et de couleurs avec elle. La vaste palette de tons acides projetés avec une grande liberté dans l'œuvre de Toxic Untitled, 1990, résonne à son tour dans la gestuelle expressionniste et les lignes nerveuses de l'œuvre sur papier de Sam Francis (Dessin préparatoire, Chase Bank Manhattan, NY, 1958).



 
 
 
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