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- expo : May Angeli - Les couleurs de l'enfance à la Bibliothèque nationale de France / François Mitterrand (jusqu'au 9 janvier 2022)

le  26/11/2021   au BnF François Mitterrand, Quai François Mauriac, Paris XIIIe (entrée libre / Conditions d’accès à consulter sur bnf.fr)

Mise en scène de Clarisse Gadala, chargée de collections au Centre national de la littérature pour la jeunesse, BnF avec des illustrations, des gravures, des planches, des carnets, des livres, des documentaires... écrit par et créé par May Angeli




La Bibliothèque nationale de France consacre cet hiver une exposition à l’artiste May Angeli. Illustratrice, graveuse sur bois et autrice d’albums pour la jeunesse engagés et sensibles, May Angeli mène depuis soixante ans une carrière d’une foisonnante vitalité. Se nourrissant d’inspirations diverses, du « sirop de la rue » aux classiques de la littérature en passant par les liens profonds qu’elle entretient avec la Tunisie, elle a bâti un univers qui lui est propre, tout en couleurs, liberté et poésie. Grâce au don exceptionnel consenti par May Angeli en 2019, la BnF expose une sélection de 100 planches, carnets de croquis, dessins et matrices originaux représentatifs des plus de 130 albums, documentaires et livres d’artiste qu’elle a réalisés. Une invitation à découvrir le processus créatif d’une artiste complète, qui allie audace et virtuosité du trait à une plume alerte et subtile.

-Une artiste engagée :
May Angeli commence à illustrer des ouvrages pour la jeunesse dès 1961. De ses premiers albums à ses publications les plus récentes, l’artiste a travaillé avec une grande variété d’auteurs et d’éditeurs, comme le Père Castor, Syros ou le Seuil. À leurs côtés, elle a toujours choisi d’illustrer ou de concevoir des ouvrages prônant les valeurs de tolérance et d’ouverture à l’autre, avant de s’engager fermement en faveur des droits de l’homme et de la liberté d’expression. Drôle d’oiseau (1993), publié chez Syros, qui raconte l’action d’Amnesty International aux enfants, est un des jalons de cet engagement sur plus d’un demi-siècle.

-Un lien privilégié avec la Tunisie :
Les années 1970 sont marquées, chez May Angeli, par la découverte de la Tunisie, pays avec lequel elle tisse des liens très forts, et qui devient omniprésent dans son œuvre. Elle est éblouie par la lumière et les couleurs, la chaleur de l’accueil qu’elle reçoit et la simplicité des rencontres. Le contexte politique des régimes de Bourguiba et de Ben Ali lui inspire ses premiers albums en tant qu’autrice. Elle se plonge dans l’histoire et la vie quotidienne de ce pays de cœur, qui irrigue son œuvre, de ses carnets de croquis à ses
albums et ses livres d’artiste, comme Une histoire de barbe (1998), Dis-moi (1999) ou Voisins de palmier (2004). C’est également là qu’elle découvre pour la première fois, auprès d’un artiste, la technique de la gravure sur bois, appelée chez elle à un brillant avenir.

-Illustrer les classiques - le Sorbier et le tournant pictural de la gravure sur bois:
May Angeli se forme à la xylogravure au début des années 1980, entre Paris et Urbino. Sa virtuosité dans le rendu des attitudes et la maîtrise des couleurs séduit Régine Lilensten, fondatrice des éditions du Sorbier, qui lui confie l’illustration des Histoires comme ça de Rudyard Kipling, dont les albums paraissent entre 1992 et 1996. Ce travail remarquable, par la quantité de planches produites et par la beauté des gravures, a été plusieurs fois réédité. À partir de là, l’artiste illustre régulièrement des classiques de la littérature jeunesse qu’elle renouvelle de son coup de gouge précis et puissant, comme Les Contes du chat perché (2018), Le Livre de la jungle (2009), ou encore L’invasion de la mer (2003) et Le Rayon vert (2004) de Jules Verne, dont les matrices en bois seront exposées.

-La trame de la création :
Entre deux classiques, May Angeli laisse libre cours à son inspiration pour créer de magnifiques albums, dans lesquels les couleurs viennent souligner ou nuancer la force des traits creusés dans le bois, au service d’un texte sobre et limpide. À l’origine de ce foisonnement créatif, il y a ses carnets de croquis, vivier d’images qui prennent vie à l’occasion d’une rencontre, d’une idée de passage, ou d’un vécu. Ces images s’incarnent à travers les matrices, les calques, les dessins préparatoires et les essais d’impression, autant d’étapes de la création présentées dans l’exposition. C’est ainsi que naît l’album, improbable rencontre entre des réalités et des temporalités diverses qui s’accordent en un festival de couleurs, de précision et de poésie.



 
 
 
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