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- festival : 1ère édition du festival Fata Morgana au Jeu de Paume à Paris (jusqu'au 22 mai)

le  22/03/2022   au Jeu de Paume, 1 place de la Concorde 75008 Paris (ouvert mardi • 11h — 21h, du mercredi au dimanche • 11h — 19h / lundi • fermé)

Mise en scène de Béatrice Gross, commissaire, et Katinka Bock, conseil artistique avec des exposition, des projections, des performances et des concerts écrit par ou plutôt proposé par Quentin Bajac, directeur du Jeu de Paume




Le festival du Jeu de Paume propose au public de découvrir les multiples dimensions de l’image dans la diversité́ de ses formes. Mêlant exposition, projections, performances et concerts, présentant un nombre important de nouvelles productions, ce rendez-vous entend donner une pleine visibilité́ à des artistes rarement montrés en France.

Centre d’art et lieu de référence pour la diffusion de l’image, le Jeu de Paume a pour vocation de mettre à l’honneur les artistes, qu’ils soient reconnus, méconnus ou émergents. C’est dans le cadre de cette mission majeure qu’est né le projet du festival.

Cette première édition, qui occupera l’ensemble du bâtiment, est confiée à Béatrice Gross, commissaire indépendante, avec le conseil artistique de Katinka Bock.

-Les œuvres de 26 artistes seront présentées, dont une quinzaine sont inédites :
BALCOU Béatrice / BEIER Nina / BISMUTH Julien / CATALA Antoine / CRESPO June / DODGE Jason / GA Ellie / GADONNEIX Marina / HARRISON Rachel / ILLOUZ Ilanit / JANSSENS Ann Veronica / KAKLEA Lenio / KALA Euridice Zaituna / KAR Özgür / LECOQUIERRE Raphaël / LEMPERT Jochen / LEVINE David / MADANI Tala / NGUYEN Diane Severin / NOUVEL Constance / OLSON B. Ingrid / REBET Christine / ROUX Sébastien / SOLINAS Stéphanie / STEEGMANN MANGRANÉ Daniel / SUTER Batia

"Dans ses Harmonies de la nature paru en 1815, l’écrivain Bernardin de Saint-Pierre, précurseur du romantisme, rapporte une aventure survenue à son ami Joseph Vernet dans la campagne italienne : apercevant un jour à l’horizon « la forme d’une ville renversée », le peintre s’empressa d’en faire une esquisse avant de se diriger vers les montagnes au-dessus desquelles cette vision s’était formée, « mais quelle fut sa surprise de trouver à sept lieues de là la ville dont il avait vu le spectre dans les cieux, et dont il avait le dessin dans son portefeuille ! » En faisant se succéder en une phrase illusion optique et réalité physique, vision, vue et représentation, monde céleste et monde terrestre, image immatérielle et image dessinée, l’anecdote rassemble en un saisissant raccourci nombre des interrogations posées par Fata Morgana autour des ruses du voir.
La question « qu’est-ce que voir ? » est au cœur de la première édition du festival du Jeu de Paume, manifestation dédiée à la scène contemporaine et appelée à entrer régulièrement dans notre programmation. Elle pourrait relever de l’évidence pour ce lieu consacré à la notion aussi riche qu’insaisissable d’image. Pourtant, il revient à la commissaire Béatrice Gross et à la conseillère artistique Katinka Bock d’avoir proposé cette piste et su l’emprunter, avec imagination et subtilité, en se gardant d’une démarche illustrative ou trop didactique mais laissant au contraire les œuvres les conduire et les séduire. L’ensemble ne prétend à aucune exhaustivité mais entend davantage proposer un parcours, une expérience qui soit exposition et événement, puisqu’aux œuvres montrées en salle s’ajouteront, au long des semaines, performances, lectures, projections, podcasts renouvelant et amplifiant la visite. L’exposition a été l’occasion de produire de nombreuses œuvres nouvelles, fidèle en cela à une des missions du centre d’art que nous sommes." - Quentin Bajac

-Le festival :
Cette première, qui occupera l’ensemble du bâtiment, est confiée à Béatrice Gross, commissaire indépendante, avec le conseil artistique de Katinka Bock. Le titre retenu pour cette édition, Fata Morgana, renvoie au phénomène exceptionnel causé par la combinaison de mirages à la surface de la mer, dont les réfractions font apparaitre des images en suspension d’objets situés en-deça de l’horizon : ce sont donc les réalités sensibles singulières véhiculées par l’image contemporaine que les commissaires ont choisi d’explorer.
Fata Morgana déploiera une réflexion critique et poétique sur les modalités concrètes d’apparition du visible, souvent plus instable et ambiguë qu’il n’y paraît. L’exposition pluridisciplinaire rassemblera, aux côtés de photographies, films et installations vidéo, des sculptures, performances et pièces sonores. C’est une certaine qualité d’attention au monde sensible – plutôt qu’un thème, un mouvement ou une génération – qui sera proposée. Le titre fait référence moins à l’effet de trompe-l’œil qu’à l’apprentissage du regard, entre émerveillement et décryptage.
Le phénomène sert alors de métaphore riche en évocations, entre la science optique, l’histoire de la navigation ou encore le cycle arthurien – dont la Fée Morgane prête son nom en italien au phénomène – et autres légendes de vaisseaux et châteaux volants. C’est aussi dans ce phénomène de mirage que s’ancre la méthode d’élaboration artistique, chaque nouvelle étape se faisant présage de la suivante : d’un premier accrochage éphémère ayant eu lieu au printemps 2021, à des performances de préfiguration lors de la dernière Nuit Blanche ou encore au podcast dont un nouvel épisode publié chaque mois d’octobre 2021 à mars 2022 permet de découvrir l’avancement et les coulisses de l’événement, le festival Fata Morgana donne à voir toutes les étapes de la réalisation du projet.

*Fata Morgana :
Phénomène optique extraordinaire, une fata morgana est une combinaison de mirages qui se produit à la surface de l’eau, de la mer ou l’océan le plus souvent. Par réfraction de la lumière traversant des couches d’air de températures différentes apparaissent en suspension, au-dessus de la ligne d’horizon, les reflets déformés de bateaux, de maisons, de villes entières ou encore de lignes de côte. C’est depuis le XVIe ou le XVIIe siècle, dit-on, que le phénomène répond, dans plusieurs pays d’Europe, au nom italien de la fée Morgane. Selon la légende d’origine celtique, transmise en Sicile par les Normands au XIe siècle, l’enchanteresse aurait le pouvoir de commander aux vents et de faire flotter son château dans les airs.
Aux confins du merveilleux, entre prodige et hallucination, le phénomène de fata morgana est longtemps demeuré un défi pour l’entendement. S’il s’explique désormais tout à fait, le photométéore – ou phénomène optique se produisant dans l’atmosphère – continue d’offrir, à qui a la chance d’en être témoin, un spectacle singulier de l’instabilité des formes du monde. L’expérience de la fata morgana, rare et éphémère, captivante et déroutante, est adoptée ici comme métaphore de la relation entre image, réalité sensible et perception, dont chaque surgissement est l’occasion d’un apprentissage renouvelé du regard – un regard pleinement situé et incarné, par-delà une conception purement rétinienne de la vision [...]

-Zoom sur le festival :
Évènement pluridisciplinaire, le festival du Jeu de Paume proposera au public une riche programmation sur toute sa durée. Outre l’exposition qui se déploiera dans l’ensemble du bâtiment, performances, projections, concerts, conférences, lectures seront également au rendez-vous*.

-Les temps forts :
*Week-end d'ouverture (25 / 27 mars)
Vendredi 25 • 19h30 : Performance musicale par Hasan Hujairi, suivie d’une rencontre avec Christine Rebet et de la projection d’Otolithe, dans l’auditorium

Samedi 26 • 11h30, 12h30, 14h30, 15h30, 16h30, 17h30 et 18h30 : Performance Tragedy de Nina Beier, dans les salles d’exposition
12h, 14h, 16h et 18h : Lectures dans les salles / The Square, activation de la performance de Christine Rebet avec le Bureau des heures invisibles, dans les salles d’exposition
20h, 20h45 et 21h30 : Séances d’observation du ciel avec l’Association française d’astronomie, dans le jardin des Tuileries (sous réserve des conditions météorologiques)

Dimanche 27 • 10h et 19h30 : Performance Cérémonie sans titre #18 (inédit) par Béatrice Balcou, dans les salles d’exposition
11h : Promenade-spectacle Le Jardin aux oiseaux avec Les Chanteurs d’oiseaux, dans le jardin des Tuileries
12h, 14h, 16h et 18h : Lectures dans les salles / The Square, réactivation du film d’animation de Christine Rebet avec le Bureau des heures invisibles, dans les salles d’exposition
14h30 : Conférence Mirages et fata morgana par Daniel Hennequin, physicien et chercheur au CNRS, Laboratoire PhLAM, Université de Lille, dans l’auditorium
17h : Cycle de projections Visible/invisible Sélection de courts-métrages, dans l’auditorium avec Marinella Pirelli, APPROPRIAZIONE, A PROPRIA AZIONE, AZIONE PROPRIA, 1967-70 (1973), 6’34’’, Denis Oppenheim, Disappear, 1972, 5’55’’, Edith Dekyndt, Dead Sea Drawing, 2010, 4’40”, Hito Steyerl, How Not To Be Seen : A Fucking Didactic Educational.Mov File, 2013, 14’, Carey Young, The Vision Machine, 2020, 20’, Collectif Los Ingrávidos, DANZA SOLAR, 2021, 4’

*Week-end de clôture (20 / 22 mai) :
Du vendredi 20 à 11 h au dimanche 22 à 19 h : Installation sonore Anamorphose #25 par Sébastien Roux, compositeur de musiques expérimentales, dans le jardin des Tuileries

Vendredi 20 • 19h30 : Concert Les Disparitions, une composition de Sébastien Roux pour l’ensemble thymes avec Cyprien Busolini (alto), Yannick Guédon (voix), Sébastien Roux (électronique) et Deborah Walker (violoncelle), dans les salles d’exposition
21h30, 22h15 et 23h : Séances d’observation du ciel avec l’Association française d’astronomie, dans le jardin des Tuileries (sous réserve des conditions météorologiques)

Samedi 21 mai • 11h30 : Lectures poétiques par Ishion Hutchinson suivies d’une rencontre avec Jason Dodge, dans les salles d’exposition
14h : Projection 2 Lizards (vidéos HD, 8 épisodes, 22’47’’) de l’artiste multimédia Meriem Bennani et de la réalisatrice Orian Barki, dans l’auditorium
15h et 19h : Performance de danse Analphabètes (inédit) par Lenio Kaklea et avec Liza Baliasnaja, Amanda Barrio Charmelo, Jacquelyn Elder, Lenio Kaklea, dans le jardin des Tuileries
17 h : Conférence-projection performée par Stéphanie Solinas, dans l’auditorium

Dimanche 22 • 11h30 : Lectures et projections Les nouvelles villes invisibles / hommage collectif à l’occasion des 50 ans du texte Les Villes invisibles (1972) d’Italo Calvino, par des membres du groupe littéraire l’Oulipo, dans les salles d’exposition et l’auditorium
16h : Cycle de projections La vie matérielle des œuvres / Projection d’une sélection de courts-métrages, dans l’auditorium avec Mariam Jafri, Mariam Jafri vs Mariam Jafri, 2020, 9’11’’, Carissa Rodriguez, The Maid, 2018, 12’22’’, Rosa Barba, The Hidden Conference: About the Shelf and Mantel, 2015, 14’, Clemens von Wedemeyer, Afterimage, 2013, 6’ + The Beginning. Living Figures dying, 2013, 18’
18h : Séance d’écoute et rencontre Sea (E)scapes d’Euridice Zaituna Kala avec Romain Mascagni, ethnomusicologue

-Jaeger-LeCoultre, partenaire privilégié :
Partenaire privilégié du Jeu de Paume depuis 2006, Jaeger-LeCoultre a le souhait d’accompagner un élan artistique et de participer à la mise en mouvement de la création, de toutes les formes de création. Jaeger-LeCoultre qui depuis sa fondation, cultive le travailler, créer et innover ensemble, salue cette approche. Elle reflète l’état d’esprit qui donne à la Manufacture sa dynamique si particulière

La rencontre entre Jaeger-LeCoultre et le Jeu de Paume en 2006 est celle de deux univers qui constatent à quel point tout ce qui leur est essentiel les rapproche. Depuis 1833, la Manufacture réunit sous un même toit : horlogers, ingénieurs, designers et artisans. Dans ce lieu d’interaction et de transmission, dans cet espace de confiance se tisse un sentiment d’appartenance qui donne corps au style distinctif de la Manufacture, l’équilibre absolu entre l’élégance et la prouesse technique. Accueillant expositions, visites et conférences, colloques, formations et performances, le Jeu de Paume est lui aussi un lieu de convergences. Là, la photographie ne cesse de se réinventer en tant que force novatrice, disruptive parfois, parce qu’il est salutaire de repousser les limites. L’avenir s’envisage ainsi.

L’inspiration qui circule dans ces deux lieux, l’un à Paris, l’autre en Vallée de Joux, est également teintée de respect. Une photo ne saurait capturer une image pour l’enfermer dans un cadre figé. De même, selon Jaeger-LeCoultre, une montre n’a pas pour vocation d’emprisonner le temps mais bien de l’incarner dans son expression la plus précise et la plus significative. Le lien entre le Jeu de Paume et la Grande Maison est de ceux faits pour durer.



 
 
 
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