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- expo : Végétal, l'école de la beauté aux Beaux Arts de Paris (jusqu'au 4 septembre)

le  16/06/2022   au sein de l'école des Beaux-Arts de Paris, 13 quai Malaquais 75006 Paris

Mise en scène de Marc Jeanson avec 400 oeuvres d'art (peintures et bijoux) écrit par ou plutôt proposé par Marc Jeanson




Marc Jeanson, botaniste, directeur du Jardin Majorelle à Marrakech et ancien responsable de l'herbier national au Muséum d'Hitoire Naturelle de Paris, a imaginé l'exposition "Végétal, l'école de la beauté" comme un herbier. Ce commissariat participe à la nouvelle vocation du botaniste du XXIe siècle : contribuer à changer le regard du public sur le monde vivant.

Après avoir répertorié toutes les espèces végétales représentées dans les créations Chaumet depuis 240 ans, le botaniste les a réparties dans sept « univers-paysage » : la grotte, la forêt, l’estran, la roselière, l’ager et l’hortus, le mille-fleur. 400 œuvres d’art empruntées à de grands musées internationaux illustrent ces univers et le lien étroit qui unie depuis les premières civilisations la création humaine et le monde végétal.

Cette exposition reflète également l’engagement d’une grande maison de joaillerie en faveur du développement durable et des arts. L’exposition a été éco-conçue en tenant compte de l’emprunte carbone de tous ses aspects et privilégiant l’analyse du cycle de vie, le réemploi, le recyclage et la valorisation énergétique de tous ses éléments. Chaumet a également mécéné la restauration de plusieurs œuvres présentées dans l’exposition.

-Le parti pris de la liberté :
Novatrice dans sa démarche, une maison allant au-delà de la création joaillière qui la définit pour partager une vision avec d’autres formes de création artistique, l’exposition l’est aussi dans sa construction, affranchie de toute chronologie.
Elle permet ainsi au visiteur de déambuler librement dans les différents paysages qui se succèdent, passant du relevé d’une fresque pariétale vieille de près de 5 000 ans à une forêt de carton de l’artiste contemporaine Eva Jospin.
Dans le paysage domestiqué de l’ager, où pousse le blé, les diadèmes de Marie-Étienne Nitot côtoient un champ de Raoul Dufy et une veste brodée d’épis Yves Saint Laurent, l’ensemble bercé par une sculpture sonore spécialement composée par Zimoun.
Riche de 400 œuvres, dont une centaine d’objets issus des collections Chaumet, incluant créations joaillières, dessins, photographies et maillechorts – soit des maquettes de diadème composées d’un alliage de cuivre, nickel et zinc –, le corpus illustre l’enthousiasme qu’a suscité le projet.
Pour cette exposition, plus de 70 musées, fondations, galeries et collectionneurs privés, français et étrangers, ont prêté des œuvres : le Muséum national d’Histoire naturelle, les musées d’Orsay et du Louvre, l’Institut de France, le Victoria and Albert Museum, le Pistoia Musei, ou encore le musée de l’École de Nancy, le Royal Botanic Gardens de Kew, la Kunsthalle de Hambourg, l’Albion Art Collection de Tokyo, pour ne citer qu’eux.

-Un regard croisé, une même sublimation du végétal :
Rendant hommages aux figures tutélaires de la taxonomie, la science des lois de la classification, avec, par exemple, les dessins des Jussieu ou l’herbier de Paul Hermann, Végétal réunit des œuvres majeures, d’autres jamais exposées, rarement vues ou gagnant à être connues.
Exceptionnellement autorisés à quitter le Louvre, Le Printemps et L’Été de Giuseppe Arcimboldo prennent une dimension autre, tout comme le lys d’Henri Fantin-Latour venus du Victoria and Albert Museum, les nymphéas, mais aussi les iris de Claude Monet, la chaise aux ombelles d’Émile Gallé, les pensées peintes par Eliot Hodgkin, une robe Christian Dior brodée de muguet, des narcisses fleurissant sur la panse d’un vase Daum ou encore les œillets de Bartolomeo Bimbi, élève de Lorenzo Lippi officiant à la cour des Médicis.
À leurs côtés, de nombreuses créations joaillières issues de collections particulières confirment l’inédit : diadème Bedford, bracelet aux nymphéas, broches hanneton, martin-pêcheur, diadème-bandeau feuille de chêne, suite d’hirondelles, diadème aux œillets, broche de la reine Hortense. Ces pièces exceptionnelles entrent en dialogue avec des œuvres inattendues, telles que ces photographies de jacinthes de Dora Maar, de pistil de tulipe de Brassaï ou de pivoine de Robert Mapplethorpe ; ou encore ces études de chardons d’Eugène Delacroix, croquis de lierre de Le Corbusier, peintures d’iris d’Otto Dix ou de fleurs de Gustave Courbet.

-Le dessin comme geste fondamental :
Marque de fabrique des Beaux-Arts de Paris ou d’une création joaillière Chaumet, le dessin constitue leur trait d’union. Partenaires depuis plusieurs années, l’École et la Maison ont placé la création et la transmission au cœur de leur histoire.
Totalement animées d’une volonté de partage universel, elles communient dans ce projet ambitieux reflétant les grandes missions des Beaux-Arts de Paris, à la fois lieu de formation et d’expérimentations artistiques, d’expositions, de conservation de collections historiques et contemporaines et une maison d’édition.
Mécène du cabinet de dessins et de la chaire Dessin Extra-Large, Chaumet est également impliqué dans la filière « Artistes et Métiers de l’exposition » permettant à ses étudiants de se former à la régie, à la scénographie, à la médiation et à tous les métiers relatifs à la présentation et à la diffusion de l’art. Cette filière permet à ses étudiants de prendre Végétal, dont la scénographie a été confiée à Adrien Gardère, comme cas pratique.

-Réhabiliter les femmes dans la botanique :
La multiplicité des regards de l’exposition permet d’inviter de grandes figures féminines qui gagnent à être (re)découvertes. L’impératrice Joséphine y tient une place à part. Fidèle de la Maison depuis 1805, la souveraine est aussi passionnée de sciences naturelles, au point d’être reconnue pour l’impulsion novatrice qu’elle a insufflée à la botanique et à l’horticulture.
Elle contribue à la renommée de Pierre-Joseph Redouté, à qui elle confie le soin de référencer les espèces des jardins de Malmaison. Ce qui vaut à l’artiste d’être baptisé le « Raphaël des fleurs », ainsi qu’en témoignent ses roses, iris et pavots présentés dans l’exposition.
De la forêt d’Eva Jospin accueillant le public à la mise en notes imaginée pour l’événement par Laurence Equilbey / Insula orchestra, les œuvres de femmes habitent l’exposition : grappes de raisin de Séraphine de Senlis, varechs d’Yvonne Jean-Haffen, tulipes de Regina Dietzsch ou de Berthe Morisot, lys de Laure Albin-Guillot, œillets des sœurs Marthe et Juliette Vesque ou encore chrysanthèmes de Luzia Simons. Sans oublier ce bronze de Sarah Bernhardt dialoguant avec les cyanotypes d’algues d’Anna Atkins, membre de la Société botanique de Londres, l’une des rares à accepter les femmes en 1839.



 
 
 
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