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- expo : Une seconde d'éternité d'Anri Sala à la Bourse de Commerce (jusqu'au 3 janvier 2023)

le  14/10/2022   au sein de la Bourse du Commerce, 2 Rue de Viarmes, 75001 Paris

Mise en scène de Emma Lavigne et Caroline Bourgeois avec des gravures musicales, des oeuvres zoologiques du 18e siècle et des dessins à l’encre de l’artiste écrit par ou plutôt créé par Anri Sala


-"J'ai voulu mettre en espace mes créations dans cette architecture mi-moderne mi-ancienne qui se met au diapason de mes propres oeuvres. Ces dernières, pour la plupart recomposées, sont des compositions globales comme ce fut le cas avec mon exposition Voilà au musée des Arts Modernes et au Centre Pompidou en 2012.
Mes réalisations posent des questions autour de leur origine, de leur pays. Certaines d'ailleurs n'ont jamais été vues en France. Je ne les imagine pas comme des films mais tels des objets qui évoluent dans le temps et dans l'espace. Il est beaucoup question de carrefour, d'harmonie entre le réel et la fiction.
Chacune d'entre elles a une rencontre avec les temps modernes et des partitions musicales. (comme celle de la symphonie Pathétique de Tchaïkovsky qui donne une virilité autour du siège de Sarajevo).
J'utilise la couleur vert de gris qui dégage une émotion, la couleur autour du temps qui passe. C'est aussi une couleur toxique et déstabilisante. J'ai fait de même avec mon oeuvre Take over qui est un carrefour entre 2 hymnes juxtaposés, La Marseillaise et L'International, grâce à un jeu de piano dédoublé en situation de marche, sans cacophonie nie mais revu et corrigé l'un sur l'autre. La musique a beaucoup d'importance dans la création de mes oeuvres. C'est le cas avec celle intitulée Time no longer où la clarinette (de jazz) se marie avec le saxophone pour former des variations de la mémoire. Leur musique céleste en conditions d'apesanteur avec un mouvement elliptique est au coeur de la partition sonore. Ce qui remet en question l'idée au temps" - Anri Sala


La Collection Pinault invite Anri Sala pour une carte blanche spectaculaire qui transforme la Bourse de Commerce en caisse de résonnance du monde: « J’aime à placer une idée, un espace, sous l’influence du monde, pour les “mettre en fréquence” par le biais du son et de la musique, les faire entrer en vibration. Je cherche à faire jouer l’architecture, comme on le dit d’un instrument », précise l’artiste.

Au sein de la Rotonde, l’œuvre immersive de Anri Sala Time No Longer (2021) invite à une nouvelle odyssée. Anri Sala compose avec cet opus, qui vient puiser dans le Quatuor pour la fin du Temps d’Olivier Messiaen, une part de sa dramaturgie, un nouvel espace-temps.

Pour Take Over dans la galerie 2, deux œuvres musicales se mêlent, toutes deux liées par l’Histoire : La Marseillaise et L’Internationale. Écrite en 1792, la Marseillaise est étroitement liée à la Révolution française ; elle déborde pourtant le récit national pour devenir le symbole du renversement des régimes oppressifs dans d’autres pays du monde. C’est ainsi que les paroles de L’Internationale écrites en 1871 ont été initialement imaginées sur l’air de la Marseillaise. Ce n’est qu’en 1888 qu’une musique originale fût composée pour ce chant tandis qu’il devenait l’hymne du mouvement socialiste.

Dans les vitrines du Passage, sous le panorama peint de 1889, Untitled (Maps/Species), 2018-2022, juxtapose, en 24 diptyques, dont une dizaine de nouveaux réalisés pour l’exposition à la Bourse de Commerce, des gravures zoologiques du 18e siècle et des dessins à l’encre de l’artiste.

Dans le studio, Nocturnes brosse le portrait de deux hommes dans un petit village français. Denis, ancien soldat, accro aux jeux vidéo, raconte son expérience de casque bleu aux Balkans; Jacques, metteur en scène, consacre à présent sa vie à collectionner des poissons tropicaux. Entre fiction et documentaire, le croisement de ces deux témoignages, dont on ne sait s’ils sont authentiques ou inventés, donne lieu à un dialogue intimiste mettant en lumière un point commun : la solitude.

1395 Days without Red, dans l'auditorium, entrelace une répétition de l’Orchestre philharmonique de Sarajevo avec le trajet d’une musicienne qui, pour s’y rendre, traverse une partie de la ville à pied. La caméra la suit, exposée à un danger que l’on ne tarde pas à identifier : des tirs de snippers. À certains moments de sa progression, en particulier aux carrefours, elle prend la décision de s’arrêter, d’attendre, puis de courir au péril de sa vie, seule ou avec d’autres, pour franchir ces espaces a découvert.



 
 
 
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