- Ouverture du Centre des Arts de La Parole à Aubervilliers

le  13/03/2023   au Point Fort au Fort d'Aubervilliers, 174 avenue Jean Jaurès 93300 Aubervilliers

Mise en scène de Gérald Garutti avec des publications, des cours, des évènements artistiques, des formations... écrit par ou plutôt créé par Gérald Garutti

« Je fonde le Centre des Arts de la Parole avec pour mission se parler plutôt que s’entretuer - se parler pour se relier » - Gérald Garutti, metteur en scène, dramaturge et écrivain.

Fondé par Gérald Garutti, ce lieu atypique ambitionne, grâce aux Arts de la parole, de recréer du lien et une conscience citoyenne au sein d’une société de plus en plus fracturée.

Metteur en scène, dramaturge et « passeur de savoirs », Gérald Garutti a toujours placé au cœur de sa pratique les enjeux de la parole. Aujourd’hui, il approfondit et conceptualise cette démarche en créant une structure inédite, le Centre des Arts de la parole (CAP), implantée au Fort d’Aubervilliers. Mûri depuis deux ans, en pensée mais également sur le terrain puisque des actions sont déjà développées dans la ville et en Seine-Saint-Denis, ce projet puise son origine dans un constat aussi évident qu’alarmant : la parole traverse une crise profonde, se dégrade, suscitant alors une incapacité de dialogue et d’écoute, un délitement croissant de la relation entre les êtres humains, qui conduisent à la violence. Pour faire face à cette problématique de société, voire de civilisation, Gérald Garutti souhaite valoriser les Arts de la parole, dans leur acception la plus large, puisque ceux-ci se déploieront à la fois sur les champs artistique (théâtre, récit, conte, poésie), intellectuel (publications, conférences) et citoyen (dialogue, débats, formation et interaction) ; ce que le directeur nomme les « 7 Arts de la parole ». En cela réside la singularité du Centre des Arts de la parole qui, en multipliant les approches, a vocation à réunir les différentes composantes de la société : publics fréquentant ou non les théâtres, collectivités, institutions culturelles – la Cité internationale de la langue française, le Centre national du Livre, le Théâtre de la Cité internationale, entre autres – entreprises et associations.

Transdisciplinaire, le CAP s’articulera autour de trois principaux axes. Des publications tout d’abord, en partenariat avec Actes Sud où paraîtra le 13 mars, veille de l’inauguration du lieu, le manifeste de Gérald Garutti intitulé Il faut voir comme on nous parle.
Suivront au cours de l’année 2023 la création d’une collection « Arts de la parole », une revue annuelle, « Champs de la parole », ainsi qu’une chaîne de podcasts. « Nous y ferons résonner des paroles artistiques sur un certain nombre de sujets actuels, portées aussi bien par des gens de théâtre que des poètes du rap, comme Oxmo Puccino », explique le directeur, qui entend faire de la structure un espace ressources pour comprendre, réfléchir et transmettre. Différents événements artistiques seront également organisés. Le premier prendra la forme, à partir de mai 2023, d’un festival itinérant, « Les Odyssées de la parole ». Durant une journée consacrée à une thématique particulière, les publics expérimenteront les 7 arts de la parole en un lieu culturel du territoire. Se succéderont une conférence suivie d’un débat, un conte, des ateliers d’éloquence et enfin une pièce de théâtre qui ouvrira sur un nouvel échange collectif. Second temps fort, annuel celui-ci, « Pour une écologie de la parole » se tiendra en novembre 2023 pendant quatre jours, avec un spectacle chaque soir pour explorer ce que signifie une parole non-toxique, écologique et vivante. Des ateliers, des débats, des moments réservés aux professionnels ponctueront aussi ces rencontres. Dès juin 2023 par ailleurs, en collaboration avec l’association Villes des musiques du monde basée à Aubervilliers, seront présentées des propositions « Paroles et musique » qui permettront de croiser contes musicaux et musiques du monde entier. Tout au long de la saison, des artistes et compagnies qui partageront la philosophie du CAP pourront participer aux festivals, diffuser leurs productions ou mener des résidences d’infusion sur le territoire, prélude à des créations participatives. Tout en revendiquant son ancrage à Aubervilliers – Ville fortement impliquée financièrement dans le développement de la structure – Gérald Garutti accorde en effet une grande importance au caractère nomade du projet et à la relation de proximité nouée avec l’ensemble des habitants. « Pendant un an, précise-t-il, nous avons créé avec le Samu social un dispositif destiné aux personnes vivant dans la rue, afin de recueillir leur parole et leur faire écrire des récits. »

Le troisième pilier du projet concerne la formation et la transmission. Parce qu’accéder pleinement à la liberté et la citoyenneté suppose de maîtriser sa pensée et son expression, le CAP a élaboré le programme « Paroles en actes ». Lors d’ateliers rassemblant une dizaine de personnes, seront abordés les différents aspects de la parole : l’incarnation, l’adresse, la construction d’un récit et l’échange. Les interventions se dérouleront au sein d’associations, de collectifs désireux d’apprendre à mieux parler et s’écouter, ou encore d’entreprises engagées dans un processus RSE. Des formations gratuites seront également bientôt ouvertes à tous les publics.

Enfin, l’existence du Centre des Arts de la parole reposant en grande partie sur une dynamique partenariale, son fondateur a souhaité s’entourer d’un Conseil constitué d’une vingtaine de membres du monde de l’art, de la culture et de l’éducation, dont la femme de lettres Éliette Abécassis, l’auteur dramatique Hakim Bah, l’auteur-compositeur-interprète Arthur H, le poète, romancier et dramaturge Jean-Pierre Siméon, le rappeur Sofiane Zermani, la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury, la future directrice des Éditions Actes Sud Anne-Sylvie Bameule, la présidente de la Bibliothèque nationale de France, Laurence Engel. Choisies « pour ce qu’elles incarnent, chacune, comme dimension de la parole », ces personnalités seront forces de propositions, impulseront des actions et permettront d’accroître le rayonnement du CAP ; lequel songe par ailleurs à s’affranchir des frontières franciliennes et tourne d’ores et déjà son regard vers le Sud. Grâce au partenariat conclu avec La Criée, Marseille pourrait ainsi devenir sa seconde ville d’élection, à partir de laquelle seraient initiés des projets en Région Provence-Alpes-Côte d’Azur.