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- expo : "Art informel : le signe et le geste 1950-1960" | à l'Opéra Gallery (jusqu'au 28 novembre)

le  19/10/2023   au sein de l'Opéra Gallery, 62 rue du Faubourg Saint-Honoré 75008 Paris

Mise en scène de Lydia Harambourg avec une quarantaine d’œuvres écrit par ou plutôt proposé par Lydia Harambourg




Pour clôturer sa programmation de l’année 2023, Opera Gallery est heureuse de présenter du 19 octobre au 28 novembre, une exposition-événement « L’art informel : le signe et le geste – 1950-1960 », curatée par l’historienne et critique d’art Lydia Harambourg. Ce mouvement artistique, éclos dans les années 1940, s’est développé non seulement en France et dans le reste de l’Europe, mais également au Japon et aux États-Unis. Cette exposition, qui se concentre sur la période historique du mouvement, explore l’évolution de cet art de l’aprèsguerre et ses conséquences sur l’art contemporain. Le public aura l’occasion d’admirer – voire d’acquérir – une quarantaine d’œuvres de cette époque signées notamment par Karel Appel, Jean-Michel Atlan, Hans Hartung, Georges Mathieu, Jean Paul Riopelle, Antonio Saura, Pierre Soulages…, montrant ainsi toute la richesse des propositions plastiques de ces artistes.

-Une grande liberté d’interprétations :
L’abstraction lyrique, le mouvement Gutai, le matiérisme et le spatialisme composent les principales tendances de l’art informel. La formulation d’« art informel » a été donnée en mars 1951 par le critique d’art Michel Tapié lors de l’exposition « Véhémences confrontées », tenue à la galerie Nina Dausset, sur le thème « Tendances extrêmes de la peinture non figurative ». Cet accrochage réunissait Camille Bryen, Giuseppe Capogrossi, Willem De Kooning, Hans Hartung, Georges Mathieu, Jackson Pollock, Jean Paul Riopelle, John Peter Russel et Wols (Wolfgang Schulze, dit). L’année suivante, en 1952, l’art informel deviendra pour Tapié « un art autre ».

-Les grandes figures de l’art informel :
De Karel Appel à Pierre Soulages, en passant par Antonio Saura, Jean-Michel Atlan et Jean Paul Riopelle, Opera Gallery exposera et proposera à la vente des œuvres exceptionnelles de ces grandes figures qui incarnent, chacunes à leur manière, l’art informel.

Ainsi, Karel Appel (1921-2006), co-fondateur du mouvement Cobra, donne le ton : l’art sera jubilatoire. De ses « ribotes de couleurs » naît un primitivisme sauvage, volcanique. Expérimentale, sa peinture outrepasse l’expressionnisme jusqu’à l’informel. Sa palette véhémente se féconde d’une matière épaisse pour des formes allusives influencées par l’art des enfants en lui évitant l’écueil de l’abstraction. De cet artiste, Opera Gallery proposera Woman and Bird on Beach, une huile sur toile de 1956. La galerie a également sélectionné une autre pièce importante de Karel Appel, Le Cri tournant, une huile sur toile de 1959, ainsi décrite par Lydia Harambourg : « Ce cri est une tornade de peinture. Le sujet, tourbillonnaire, est aspiré par ce maelstrom informel d’une vertigineuse impétuosité qui bondit sur son incommunicabilité à décrire et à identifier. Signe et mythe se conjuguent, identitaires de Karel Appel qui porte sur le monde une vision éclatée, d’une tension où couleurs et matière célèbrent dans la liberté la plus totale un univers cru, dru, d’une sensualité débordante. »

La dramaturgie de la peinture d’Antonio Saura (1930-1998) convoque une tradition picturale (Vélasquez, Greco, Goya, Picasso) qui ne nuit pas à l’invention de ses propres formes. Celles-ci se multiplient selon le principe de la métamorphose pour une expression baroque et l’austérité d’une palette restreinte au blanc et au noir. Ses corps féminins ont l’étrangeté d’une vision crépusculaire et mystique tempérée par une désinvolture du dessin. Une illustration parfaite de cette technique, une huile sur toile de 1958, intitulée Nule sera exposée.

Pionnier et précurseur de l’art informel, Jean-Michel Atlan (1913-1960), avec ses signes archaïques cernés d’un noir somptueux, réalise une peinture qui renoue avec les grands rythmes primitifs. Âpre et sensuelle, elle puise dans l’inconscient autant que dans un héritage mémoriel. Terrienne, mystique, prophétique, sa magie de l’idéogramme préfigure la peinture gestuelle et en fait le peintre abstrait des grands hiéroglyphes rupestres. Comme en témoigne Composition, une huile sur toile de 1959.

La gestuelle de Jean Paul Riopelle (1923-2002) répond à son désir de transposer ses impressions du monde et de la nature qui n’est jamais absente. Issu de l’automatisme et de l’informel dont il s’avère un précurseur, Riopelle recourt à la couleur pure appliquée directement du tube en touches empâtées ou travaillées au couteau, emboîtant des formes selon un mouvement circulaire avec des ruptures à la façon d’une mosaïque. Sans titre datant de 1953, œuvre exceptionnelle et typique de la technique de Riopelle, sera également proposée.

Maître du noir, couleur qui contient dans sa monochromie toutes les valeurs – ocre, rouge, bleu –, Pierre Soulages (1919-2022) est attentif aux opacités et aux transparences de l’huile dans ses grands segments de barres noires avec lesquelles il expérimente une rythmique de l’espace et de son morcellement. Son abstraction refuse toute référence à la nature. À la fois univers et langage, sa peinture, comme ici avec son tableau intitulé Peinture 92 x 65 cm, 3 août 1954, privilégie la matière dont la présence intense et violente participe d’une poésie singulière.



 
 
 
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