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- expo : Jean Lambert-Rucki - Art Sacré à la Galerie Jacques De Vos (jusqu'au 31 décembre)

le  26/10/2023   au sein de la Galerie Jacques De Vos, 7 rue Bonaparte 75006 Paris

Mise en scène de Jacques De Vos avec 42 sculptures, dessins, panneaux et aquarelles écrit par ou plutôt créé par Jean Lambert-Rucki




Du 26 octobre au 31 décembre 2023, la Galerie Jacques De Vos, spécialisée dans les arts décoratifs du XXe siècle, dédie une exposition à l’Art Sacré de Jean Lambert-Rucki (1888-1967). Quarante-deux sculptures, panneaux, dessins et aquarelles illustreront le rôle majeur joué par l’artiste français d’origine polonaise dans la réforme de l’Art Sacré au XXe siècle.

Cette exposition s’inscrit dans une démarche initiée il y a près de 50 ans par Jacques De Vos pour la reconnaissance de l’œuvre de Jean Lambert-Rucki.

"Pendant près d’un demi-siècle, je me suis efforcé de multiplier les expositions afin de compléter autant que possible les diverses facettes de son œuvre. Des Péquenots au Bestiaire, à la complicité entre lui et sa fille. Grâce aux éditions posthumes autorisées, j’ai fait voyager ces sculptures d’Athènes à New York, de Los Angeles à Palm Beach, de Fukushima à Yamanashi." - Jacques De Vos

La sculpture de Lambert-Rucki interprète librement des thèmes religieux dans un style personnel qualifié par Joseph Pichard dans L’art sacré moderne (1953) de « naïf et attendri », « aux lignes sommaires, recherchant une sorte de candeur émouvante, l’influence des primitifs partout sensible ».

À travers ses Vierges à l’enfant, Annonciations, Fuite en Egypte, ses représentations de prières, de figures bibliques ou de pèlerins, Jean Lambert-Rucki cherche à exprimer le malaise de son époque devant l’absence de spiritualité. Il réclame le retour à une foi religieuse authentique, analogue à celle du moyen-âge, lorsque l’homme s’unissait à Dieu.

« Jean Lambert-Rucki est un artiste de la lumière, un tailleur de pierre et de bois, un bâtisseur de cathédrale. Sa recherche est dans la pureté des signes : l’ogive et le cercle, l’ogive comme symbole de la création, le cercle comme symbole d’éternité. » - Jacques De Vos

-Biographie de Jean Lambert-Bucki :
Lambert-Rucki nait à Cracovie le 17 septembre 1888. Il passe son enfance dans une ambiance
confortable et tendre dans un pays violemment déchiré. À la mort de son père, Rucki entre au Gymnase de sa ville natale puis à l’Ecole des Beaux-arts où il fait la connaissance de Moïse Kisling. Après avoir découvert le travail de Paul Gauguin, il décide en 1911 de partir à Paris. Kisling l’introduit dans le milieu de la bohème de Montparnasse et de Montmartre. Il y rencontre notamment Amadeo Modigliani avec qui il se lie d’amitié et qui sera déterminant dans son œuvre.
En 1913, fortement influencé par l’art égyptien, byzantin et africain, Lambert-Rucki devient membre de la « Section d’or » fondée par Alexander Archipenko et Léopold Survage et expose pour la première fois au Salon des Indépendants. Suite à l’appel de Blaise Cendrars, Lambert-Rucki s’engage dans l’armée française en 1914 sous le nom de Jean Lambert. Deux ans plus tard, basé à Salonique dans les Balkans, il entreprend la restauration des mosaïques de Sainte Sophie avec son nouvel ami Gustave Miklos, ainsi que Joseph Csaky et Paul Jouve. Il découvre alors une technique et une source d’inspiration inépuisable, tant la magnificence mêlée d’hiératisme et de rigueur vont l’enrichir.
Au début des années 1920, les œuvres de LambertRucki sont marquées par une stylisation cubisante qui prend essentiellement pour sujet des formes familières, des silhouettes de la rue, « Les Péquenots ». Il participe à la première exposition de la « Section d’Or » (1920) à la Galerie de la Boétie à Paris, regroupant les grands artistes cubistes de l’époque : Georges Braque, Jacques Villon, Fernand Léger et Marcel Duchamp. Il y retrouve son ami d’avant-guerre Léopold Survage et fait la connaissance du marchand Léonce Rosenberg.
Il épouse en 1920 Monique Bickel, sculptrice et élève de Rodin. Sa rencontre en 1923 avec le célèbre laqueur Jean Dunand est décisive. Commence alors une collaboration d’une vingtaine d’années, fruit de nombreux chef d’œuvres, au cours de laquelle Rucki découvre le travail du laque, de la coquille d’œuf, l’or, l’argent, la soie. Rapidement, il refuse d’apposer sa signature sur les commandes co-réalisées avec Dunand, réservant celle-ci aux pures créations. Cependant, le style « ruckien » est aisément reconnaissable dans les paravents, les portraits de gens célèbres, les boîtes à cigarettes, les bijoux, les objets précieux divers, les vases et panneaux décoratifs.
L’artiste expose régulièrement au Salon d’Automne, des Indépendants et des Tuileries et devient en 1931 membre actif de l’U.A.M. En 1936, il débute une collaboration fructueuse avec la maison saint-sulpicienne Chéret qui diffusera abondamment, en bronze, une série d’Apôtres et de Christs en croix. L’année 1937 est charnière dans l’œuvre de Jean Lambert Rucki. L’architecte Georges Henri-Pingusson lui commande le bas-relief monumental « L’Accueil des Artistes Modernes » pour l’entrée du pavillon de l’U.A.M. À l’intérieur, une quarantaine de sculptures et de masques sont exposés parmi lesquels figurent un Saint François d’Assise accompagné de L’Ane au piquet et de l’Homme au pardessus de Lambert-Rucki. Cette même année, il présente à l’Exposition Internationale des Arts et Techniques de Paris trois panneaux réalisés en collaboration avec Jean Dunand : Vierge à l’Enfant, Christ en croix et le gigantesque Christ en Majesté mesurant 4 mètres de haut, sculpté à l’imitation de la mosaïque sur fond d’or.
L’année suivante, sous l’initiative de Joseph Pichard la première exposition d’art religieux moderne est organisée au musée des Arts Décoratifs. Dessins et maquettes de Lambert-Rucki sont exposés parmi les gravures de Marc Chagall, de Georges Rouault et d’Odilon Redon, les céramiques d’Albert Gleizes et les œuvres d’André Derain, Charles Walsch, Maurice Utrillo, Marcel Gromaire, etc.
En 1938, le sculpteur commence l’exécution du Chemin de Croix de la Basilique de Blois, dite des Trois Ave. Situé sur une falaise, le monument entièrement construit en béton armé domine la ville. La frise sculptée de Lambert-Rucki se déroule de chaque côté de la nef, à 7 mètres de haut, sous les vitraux majestueux de Louis Barillet. Les quatorze stations se déploient en deux suites de trente-cinq mètres de long, faisant de l’œuvre le plus long Chemin de Croix de l’époque en Europe. Interrompue pendant les hostilités, les sculptures ne sont abouties qu’en 1948.
Après le choc de la seconde guerre mondiale, LambertRucki retrouve une spontanéité instinctive où se mêlent détresse et désarroi, profondément affecté par l’effondrement de son pays natal, la Pologne. Entre 1947 et 1960, il reçoit plusieurs commandes pour le clergé en France et en Europe. Il travaille avec l’architecte Henri Vidal pour l’église Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus à Boulogne-Billancourt et dans plusieurs nouvelles églises parisiennes. Il restaure l’église de l’Aigle à Lèves et beaucoup d’autres, à Vienne, Namur, Malmédy notamment. Il exécute une nouvelle église pour les bénédictins de Saint Benoit-du-Lac au Canada.
Dans les années 1960, malgré la maladie, les œuvres de Lambert-Rucki voient réapparaitre son bestiaire familier dans des prisons d’ombre lunaires où se conjuguent l’humour et l’inquiétude. Jusqu’à sa mort, le 27 juillet 1967, l’artiste gardera cette vitalité créatrice pleine de tendresse.



 
 
 
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