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- expo : "Les Mondes d’Olivier O. Olivier." à la galerie de l'Institut à Paris (jusqu'au 30 novembre)

le  13/10/2023   au sein de la galerie de l'Institut, 12 rue de Seine 75006 Paris

Mise en scène de Marc Lebouc, directeur de la galerie avec des peintures, des gravures, des pastels, des aquarelles... écrit par ou plutôt réalisé par Olivier O. Olivier




La Galerie de l’Institut présente du 13 octobre au 30 novembre 2023, l’exposition Les Mondes d’Olivier O. Olivier.

L’œuvre d’Olivier O. Olivier se situe en marge des grandes tendances de son temps. A une époque où la scène artistique ne cesse de se réinventer, il développe un réalisme composé de rencontres improbables. Il y a toujours dans son travail quelque chose d’inattendu, un écart, un déplacement du sens des choses, qui composent une poésie de l’insolite, de l’absurde. Les créations d’Olivier O. Olivier emmènent l’esprit vers des régions inhabituelles dans lesquelles l’humour et le jeu sont omniprésents.

« J’ai toujours l’impression de jouer en peignant […] je crois que c’est aussi l’état d’esprit de certains écrivains – parmi les plus grands de Rabelais à Georges Pérec – qui jouent avec les mots ». Olivier O. Olivier souligne que lorsqu’il peint il ne sait jamais à l’avance ce qui va se passer. « Si je le savais je n’essaierais pas de peindre, bien entendu. Cela m’ennuierait. » Ce qui l’intéresse c’est la découverte.

Si les jeux créés par Olivier O. Olivier sont visuels, ils sont aussi verbaux – à ce propos, on pense bien sûr à Marcel Duchamp. L’élément humoristique, déconcertant de ses créations tient aussi à la relation entre le titre et l’image. L’artiste conçoit toujours ses titres a posteriori. Ce sont souvent des mots d’esprit en lien étroit avec l’image ; des jeux de mots visuels par exemple L’Artiste peint par lui-même, 1970 (collection particulière) dans lequel il se peint le visage, ou Portrait équestre, 1998, ou encore Vogue audacieux pianiste, 2004 (présents dans l’exposition).

Il manie en virtuose toutes les techniques, le crayon, le fusain, le pastel, l’aquarelle, la gouache, l’huile, l’estampe.

Marc Lebouc, Directeur de la Galerie de l’Institut, rencontre l’artiste et son travail en 1990 à l’occasion de l’exposition Olivier O. Olivier. Peintures et Dessins à la galerie Berggruen. Il est immédiatement conquis par son univers sensible et poétique, sa virtuosité technique dans la tradition des grands maîtres, l’humour singulier qui irrigue ses créations. L’artiste est alors représenté à Paris par la galerie Jean Briance puis par la galerie de France. Marc Lebouc est heureux de lui réserver à l’automne les deux espaces de la Galerie de l’Institut. L’exposition regroupe une sélection des thèmes privilégiés par l’artiste tout au long de sa carrière.

-Repères biographiques :
Olivier O. Olivier, de son véritable nom, Pierre-Marie Olivier, naît à Paris le 1er mai 1931. Il est très tôt initié au dessin et à la peinture par son père, Ferdinand Olivier (1873-1957), peintre dans le prolongement du post-impressionnisme. Après une licence de philosophie à la Sorbonne, Olivier O. Olivier entre à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris en 1954. Il y étudie la peinture dans l’atelier de Raymond Legueult où il rencontre Roland Topor avec lequel il noue de profonds liens amicaux. Olivier O. Olivier reçoit une formation classique lui assurant une maîtrise technique de ses moyens d’expression. Il suit également à l’Académie de la Grande Chaumière les cours de dessin d’Edouard Goerg dont l’univers graphique fantastique est proche du symbolisme.

Olivier O. Olivier adhère au Collège de ‘Pataphysique, co-fondé par Emmanuel Peillet, son professeur de philosophie au lycée, en 1949. Science des solutions imaginaires, science des exceptions, inventée par Alfred Jarry, le créateur d’Ubu, la ‘pataphysique rassemble au fil du temps des personnalités partageant le même goût du décalage, et de l’écart ainsi de Raymond Queneau, Boris Vian, Eugène Ionesco, Michel Leiris et parmi les artistes Marcel Duchamp, et Max Ernst. En 1999, Olivier O. Olivier adhère à l’OUPEINPO, créé en 1980, contraction de l’OUvroir de PEINture Potentielle, faisant partie du Collège, équivalent en peinture de l’OULIPO en littérature, groupe de recherche littéraire fondé lui en 1960 par le mathématicien François Le Lionnais et Raymond Queneau. L’enjeu est donc, d’inventer de nouvelles formes de peinture. Il est Régent d’Onirographie et Satrape.

En 1963, il rejoint le groupe Panique créé un an auparavant par son ami Roland Topor avec Fernando Arrabal et Alexandro Jodorowsky. « Parodie joyeuse du surréalisme », l’esprit Panique se caractérise par une prédilection pour le jeu, l’humour, la dérision, l’absurde. Chacun déploie sa créativité librement. Il prend à cette époque pour nom d’artiste Olivier O. Olivier.

L’année suivante il expose pour la première fois en participant au Salon de la Jeune Peinture, manifestation qui prône le retour à la figuration dans un contexte dominé par l’abstraction. Il sera membre du Comité du Salon de la Jeune Peinte.

Son univers, un réalisme teinté d’« étrangetés discrètes », de bizarreries burlesques, s’affirme pleinement à l’orée des années soixante-dix. Les Chasses de naphtalines exécutées en 1967 représentant une main dont les doigts sont munis de filets pour attraper les mites, en marquent le point de départ. La première exposition personnelle d’Olivier O. Olivier a lieu en 1973 à la galerie Aurora de Genève.

Il expose en France, en Suisse, en Belgique, en Italie (Biennale de Venise en 1982), en Chine dès 1998, en Turquie et aux Etats-Unis et régulièrement dans de très nombreuses foires internationales (Art Basel, Art Chicago, Art Miami, FIAC, ARCO, Madrid, Art Shangaï).

Olivier O. Olivier reçoit en 2006 le grand Prix de l’humour noir. Il s’éteint à près de quatre-vingt ans en avril 2011. Il repose au cimetière du Montparnasse.

Des œuvres de l’artiste sont conservées dans des collections publiques, notamment : le musée national d’Art moderne, Centre Pompidou ; le musée d’Art moderne de la Ville de Paris ; le Fonds national d’Art contemporain, Paris ; la bibliothèque nationale de France, Cabinet des Estampes ; le musée des Beaux-Arts, Lausanne ; Musée de L’Institut Central des Beaux-Arts, Pékin, Chine.



 
 
 
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