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Un riche, trois pauvres (jusqu'au 6 mai)

le  11/04/2018   au Ciné 13 théâtre, 1 avenue Jugnot 75018 Paris ( mercredi et vendredi à 21h, jeudi et samedi à 19h, et dimanche à 18h)

Mise en scène de Clio van de Walle avec Tamara Al Saadi, Laura Mello, Omar Mebrouk, Charlotte Bigeard, Ismaël Tifouche Nieto, et Geoffrey Mohrmann en alternance avec Sam Giuranna écrit par Louis Calaferte




Ne vous fiez surtout pas au titre, il n’est en aucun cas en corrélation directe avec ce que vous allez voir, puisque tout droit sorti de l’imagination pour le moins originale et débordante de l’auteur, le regretté Louis Calaferte disparu en 1994 ! D’ailleurs, on aurait pu peut-être s’en douter un peu de la part de ce dernier, d’autant que cet écrivain, dramaturge, essayiste et poète, a écrit pas mal de récits intimistes, sensuels, parfois oniriques et même pornographiques. C’est sans aucun doute pour toutes ses « bonnes » raisons que cette adaptation est bel et bien capable d’en déconcerter plus d’un(e) !
En effet, dès l’entrée en matière, le ton est donné, à la fois bizarre, décalé, iconoclaste, fantasque, absurde même, voire complètement « space » ! Autour d’une suite de saynètes plus ou moins courtes, des tableaux s’enchainent sans réel but, ni véritable explication ou raison, et encore moins de vraie logique à la base. A partir d’une suite de discussions et autres élucubrations tirées de la vie courante, qu’elle soit d’ordre conjugale ou non, 6 personnages – 3 femmes, 3 hommes – interprètent plusieurs situations bien particulières, intégrant à chaque fois un style qui lui est propre pour ne pas dire singulier. Il est question aussi bien de manque de communication et de compréhension que de possession, de médisance que de puissance, de colère que de violence, de jeux d’enfants que de renoncement, de méchanceté et de cruauté que de dérapages (in)contrôlés.
Un exercice de style farfelu et sans concession pour intello ? Pas tant que cela ! Il y a ici un travail de réflexion comme d’approche de l’être humain dans toute sa « splendeur » mais aussi dans toutes ses nombreuses contradictions, jouant sur une mise en scène fragmentée assez foutraque et une chorégraphie plutôt incongrue dans un décor de chantier avec néon et images projetés, puis s’amusant à nous chambouler tout en nous surprenant notamment dans une ambiance de claques, de cris, d’injures, de danse lascive, de ballons explosés et de grimages outranciers.
Du Brecht sans queue ni tête ? Loin de là, plutôt du David Lynch revu et corrigé sans complexe, sur fond musical très branché (Marilyn Manson reprenant Sweet dreams d’Eurythmics ; Nightcall de Kavinski tiré de la BO de Drive) et de coiffure rétro fortement estampillée rock’n’roll...

C.LB



 
 
 
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