L’école des femmes/Contes d’Hoffmann (jusqu’au 31 décembre)

le  04/12/2018   au théâtre Déjazet, 41 boulevard du Temple 75003 Paris (du mardi au samedi à 20h45 et matinées samedi à 16h)

Mise en scène de Nicolas Rigas avec Martin Loizillon, Salvatore Ingoglia, Romain Canonne, Jean Adrien, Antonine Bacquet ou Amélie Tatti, Philippe Ermelier ou Raphaël Schwob, et Nicolas Rigas écrit par Molière et Offenbach



Arnolphe veut à tout prix éviter d’être un jour cocu. Pour cela, une solution lui semble toute trouvée : se marier à une femme sotte ! Pour mettre son plan à exécution, il cache et élève loin de tous la jeune Agnès pendant des années. Rien ne semble pouvoir mettre en péril son objectif : Agnès est belle, naïve et ne sait de la vie que ce qu’Arnolphe lui en a enseigné. Tout se déroule à merveilles, et pourtant… Agnès ne semble pas prête à lui donner son cœur.
Cette histoire datant du XVIIème siècle pourrait être un peu dépassé mais ce n’est malheureusement pas le cas. A l’heure des #MeToo et des #Balancetonporc, la place de la femme dans la société et dans le regard de certains hommes n’a pas vraiment évoluée. Trois cents ans et beaucoup de choses encore restent à changer. Molière et Nicolas Rigas nous rappellent que rien n’est acquis et que certaines femmes de certains pays, certaines religions ou dans certains contextes politiques ou familiaux, n’ont toujours pas leur mot à dire. Dans une mise en scène farcesque et enjouée, Nicolas Rigas fait rejaillir ces vers et la violence de leur propos.
La modernité de Molière n’est plus à prouver mais il est regrettable de voir à quel point ! Loin de nous embarquer dans une énième représentation classique de l’Ecole des Femmes, Nicolas Rigas nous plonge dans une comédie dramatique avec chant lyrique, musique et acrobaties. Un joli challenge relevé haut la main. En plus de nous faire (ré)entendre ce texte, il nous l’agrémente d’une jolie touche de folie et d’humour ! Des comédiens surprenants qui dévoilent petit à petit leurs différents talents, des musiciens en live et un texte indémodable : que demander de plus ? Alors, ne vous faîtes pas prier et allez applaudir cette bande de joyeux lurons !

M.M