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Le cas Eduard Einstein (jusqu’au 28 juillet)

le  15/02/2019   au théâtre de la Comédie des Champs-Elysées, 15 avenue Montaigne 75008 Paris (du mercredi au samedi à 20h30, dimanche à 16h, exceptionnelles les mardis 19 et 26/02, 5, 12, 19 et 26/03, remâche les 23/02, 2 et 29/03, les 3, 4, 5, 6, 11 et 27/04, les 1, 11, 17

Mise en scène de Stéphanie Fagadau avec Michel Jonasz, Hugo Becker, Josiane Stoléru, Pierre Bénézit, Amélie Manet et Jean-Baptiste Marcenac écrit par Laurent Seksik




Albert Einstein a été le père de 3 enfants : une fille morte très jeune et 2 fils tous les 2 handicapés mentaux, ce que d’ailleurs on ignore le plus souvent. L’un des fils est mort à la fin de son adolescence. La pièce adaptée du récit de Laurent Seksik raconte le drame du 3ème, Eduard atteint de schizophrénie, portant toute sa vie le fardeau de son nom et souffrant de la comparaison avec son génie de père. C’est l’époque de la montée de l’Hitlérisme : Einstein, juif, doit s’exiler en Amérique s’il ne veut pas être déporté. Ce dernier essayera d’emmener avec lui son fils et sa femme mais, devant leur double refus, il partira seul et mourra là-bas sans les avoir revus.
Plus que la vie d’Einstein, c’est le drame d’Eduard, autant ses épreuves que ses doutes, ainsi que ses difficultés à vivre qui sont le centre de cette pièce. Hugo Becker interprète avec un immense talent cet être tourmenté, nous faisant partagé son mal-être, ses tortures morales, sa rébellion devant un état qu’il n’a pas choisi. Ses 2 seuls réconforts sont la tendresse de sa mère qui n’a pas voulu suivre son mari pour rester près de son fils, et son infirmier dont la présence presque permanente lui apporte une aide précieuse. Les décors – la cellule d’Eduard dans l’asile et le bureau d’Einstein aux USA – sont lugubres à souhait dans leur grisaille et leur nudité, tout comme le jeu Michel Jonasz – Albert Einstein – qui paraît également tout aussi gris et terne.
La metteur en scène Stéphanie Fagadau aurait-elle pu lui insuffler un peu plus de vie ? Allez savoir ! Quoi qu’il en soit, cette œuvre émouvante, notamment grâce au rôle d’Hugo Becker, n’est franchement pas à voir les soirs de spleen...

S.LB



 
 
 
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