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Le dindon (jusqu’au 18 janvier 2020)

le  04/12/2019   au théâtre Déjazet, 41 boulevard du Temple 75003 Paris (du lundi au samedi à 20h30 et mâtinée samedi à 16h45)

Mise en scène de Anthony Magnier avec Anthony Magnier, Xavier Martel, Laurent Paolini, Julien Renon, Magali Genoud, Delphine Cogniard et Marie Le Cam écrit par Georges Feydeau




Œuvre maîtresse devenue culte au fil du temps, au même titre d’ailleurs que beaucoup d’autres pièces écrites par feu-Georges Feydeau, Le dindon a été adaptée maintes fois au théâtre – et même dernièrement au cinéma ! - à travers de multiples versions plus ou moins fidèles à son auteur mais toujours empruntes à la fois d’énergie et d’humour, résultantes à chaque fois d’un succès bien mérité. Celle-ci ne manque donc pas non plus de panache, ni de dynamisme et encore moins de situations comiques, d’autant que le texte original est respecté (presque) à la lettre, joignant quelques libertés au geste et à la parole de façon légèrement modernisée.
Dans un décors certes assez succinct mais juste ce qu’il faut de goût approprié, 7 personnages se « disputent » avec une certaine assiduité les faveurs des uns et des autres dans ce spectacle plein de vie cadencée, d’enthousiasme communicatif et de rythme soutenu, entre la vertueuse Lucienne, le maladroit Rédillon, le content de soi Pontagnac (« un pêcheur devant l’éternel »), le brave Vatelin, l’outragée Madame Pontagnac, l’anglaise esseulée Maggy et son mari énervé (joué par l’excellent Julien Renon qui interprète 3 rôles bien distincts et truculents à souhait). A partir d’une remise en cause du fameux terme fidélité, va s’appliquer la très ancienne loi du Talion auprès de ces anciens amants, de ces nouveaux soupirants et de ces épouses bafouées qui vont donner allégrement dans la manipulation (ce sont les femmes qui tiennent les rennes du « couple ») et le marivaudage dit « de boulevard » et cela pour notre plus grand bonheur à la fois visuel que sonore.
Cette comédie « sociale » a beau avoir été écrite il y a de cela maintenant 123 ans, elle n’a pas perdue de sa superbe fort entraînante qui semble toujours parfaitement fonctionnée, ni de sa mécanique bien huilée (« être dans le mouvement ») qui fait mouche à tous les coups. Même si la mise en scène peut vous paraître parfois un peu « olé olé » voire quelque peu exagérée sur les bords (trait forcée, cabrioles éhontées, rictus appuyé et autres expressions soulignées, BO soul et disco), elle n’en est pas moins virevoltante, enlevée, engageante et encore terriblement d’actualité. Un « must » du genre par une jeune troupe tout aussi « so much »....

C.LB



 
 
 
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