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Le sextape de Darwin (jusqu’au 21 mars)

le  22/01/2020   au théâtre La Bruyère, 5 rue La Bruyère 75009 Paris (du mardi au samedi à 21h et mâtinée samedi à 16h45)

Mise en scène de Brigitte Mounier avec Brigitte Mounier, Marie-Paule Bonnemason, Antonin Chedigny et Sarah Nouveau écrit par Brigitte Mounier




Il y a un million d’années se produisait la séparation des gamètes mâles et des gamètes femelles et avec elle la naissance de la sexualité. « Attendez-vous à tout, tous les fantasmes sont dans la nature », nous prévient la conférencière au look un peu bourgeois qui pendant une heure et demie exposera au public toutes les manières dont, avec ou sans contact, les espèces se perpétuent.
Et, contrairement à ce que l’on peut penser, il y a de multiples façons de se reproduire : ainsi, pas moins de 30% des espèces sont hermaphrodites.
Et ainsi, au fil du spectacle, les préjugés volent en éclat : fécondation croisée, animaux possédant les deux sexes, changement de sexe en cours de vie, femelles 7 fois plus grosses que le mâle, absence de mâle dans le processus reproductif, homosexualité au sein d’une même espèce. Comme le dit l’un des biologistes cités par la pseudo conférencière, « tout ce que l’Eglise interdit, la nature s’y adonne ».
Loin d’être une monotone conférence énumérant d’innombrables exemples de ces animaux facétieux, le spectacle fourmille d’illustrations : sur fond d’une mélopée ou de bruits animaux interprétés en direct, deux comédiens danseurs somptueusement costumés incarnent tour à tour les libellules, les grenouilles vertes qui restent collées l’une à l’autre 7 jours de suite pendant leur union, la limace et le ver de terre. Le spectacle est fort bien construit et l’intervention des comédiens costumés arrive à point : et c’est hilarant tout autant qu’instructif d’ailleurs.
Et l’Homme dans tout ça ? Tout au plus est-il abordé dans l’introduction un peu savante destinée à nous expliquer ce qui a créé le sexe dont on apprend, et on en sourit, qu’il veut dire séparation biologique. Sans que le propos ne soit jamais graveleux ni vulgaire, on sort de « la sextape de Darwin » réjoui, repus de connaissances et remis à sa place : l’espèce humaine est bien ennuyeuse et n’a décidément pas la sexualité débridée et inventive d’une limax corsica ou d’une crepidula fornicata…

E.D



 
 
 
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