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Betty’s family (jusqu’au 2 janvier 2021)

le  06/10/2020   au théâtre La Bruyère, 5 rue La Bruyère 75009 Paris (du mardi au samedi à 21h et mâtinée samedi à 16h45)

Mise en scène de Stéphane Bierry avec Véronique Genest, Patrick Zard’, Isabelle Rougerie et Fabrice Blind écrit par Isabelle Rougerie et Fabrice Blind




Lorsque l’on prend place sur son siège dans la salle du Théâtre La Bruyère, on perçoit clairement dans les discussions des spectateurs la motivation de leur venue : Véronique Genest, c’est la fliquette de la télé, celle sur laquelle le théâtre semble avoir misé pour attirer le public en cette rentrée fort difficile. Elle y joue Clarisse, une grande sœur un peu trop sérieuse mais qui a dû pallier l’insouciance de sa mère et élever seule Lisa, sa cadette.
Pour compléter le tableau et agrémenter la comédie familiale, il y a Régis, le mari de Clarisse, commercial, et donc forcément volage, représentant en vins, donc forcément alcoolique, Vincent, un ami de Lisa, présentateur de télé ringard et bientôt mis au placard. Plane au-dessus de cette assemblée la figure de la mère des deux filles, Betty, qui donne son nom à la pièce. On ne la verra pas mais on l’évoquera souvent car, atteinte de sénilité, elle est promise invariablement à la maison de retraite.
Tout ce petit monde est réuni à l’occasion de l’anniversaire de Lisa (40 ans voire plus), organisé entièrement par sa sœur, avec un côté cheffe scout qu’elle a sûrement hérité de ses longues années à jouer la mère de substitution. Lisa, à la différence de Clarisse, est une perdante, sans boulot, sans ambition, sans grand-chose dans la vie si ce n’est un hypothétique fiancé (que l’on ne verra pas). Et Clarisse, dans sa volonté de toujours bien faire, a décidé de la présenter à des commerçants comme elle, susceptibles de la catapulter à un poste rémunérateur. Mais lesdits commerçants ne seront pas plus qu’une évocation.
Et ensuite ? Pas grand-chose puisque les auteurs de la pièce ont choisi de jouer l’ellipse et de nous montrer l’après sans nous faire assister au diner qui s’avérait pourtant prometteur en quiproquos et catastrophes en tout genre. Ainsi, l’intrigue qui peinait à avancer, s’enlise dans la vase d’une écriture feignante et parfois racoleuse.
Certes, on détecte des tentatives de ripoliner le texte à grand coups de truelle ; Vincent est homo et il compte faire une GPA, quelle audace !!! On y emploie le verbe « kiffer », merveilleux !! Mais ces rustines ne comblent à aucun moment l’immense vacuité du texte et la désuétude totale de la mise en scène. Quant au jeu des comédiens, on ne le mentionnera pas ici. Seul Patrick Zard, interprétant Régis, réussira à surnager de cette médiocre tentative de comédie, en assurant le service minimum.
En ces temps de morosité ambiante, le désir de rire forcené des spectateurs se manifeste, parfois bruyamment, au point de provoquer un fou rire des comédiens le soir de notre venue, seul évènement notable de cette médiocre soirée.

E.D



 
 
 
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