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L’épopée du buveur d’eau

le  09/09/2022   au Funambule Montmartre, 53 rue des Saules 75018 Paris (dimanche à 18h, du jeudi au samedi à 19h ou 21h selon les semaines : 19h les semaines des 08 et 22/09, semaines des 06 et 20/10, semaine du 03/11 – 21h les semaines des 16 et 29/09, semaines des 13 et 2

Mise en scène de Anaïs Alric avec Chloé Fortoul, Fanette Jounieaux, Laurent Clément et Rémi Mazuel ou Maxime Bentegeat écrit par John Irving




Avant d'être remplacé par d'autres, John Irving était en tête de liste des auteurs U.S. à succès dans les années 80/90. Il publiait régulièrement d'épais volumes d'une écriture efficace quoiqu'un peu systématique, mettant généralement en scène un personnage central face à son destin.
On peut donc qualifier de courageuse l'entreprise de réduire à un spectacle d'un peu plus d'une heure 15 "L'épopée du buveur d'eau", un récit riche en rebondissements paru en 1988 dans sa version française. En personnage central, il y a Fred Trumper, ou plutôt Fred Trumper et son sexe, avec lequel il entretient des relations douloureuses. Car c'est là que tout commence : quoiqu’il fasse de son pénis, Fred souffre le martyr. Seul remède prescrit par son urologue, le Dr Vigneron, boire de l'eau, beaucoup d'eau. On comprend tout de suite le titre !
Mais Fred n'est pas seul, sa vie est faite de multiples rencontres. Il y a les amis : Merrill Overtuf l'allemand des alpages à la tchatche intarissable quand il drague. Il y a aussi Cuthbert Bennett, au contraire très discret, et Ralph le réalisateur baba cool à l'hygiène douteuse et au talent incertain. Mais surtout il y a les femmes de sa vie : Biggie, sa première compagne et puis Tulpen, mère de ses enfants, quittée puis retrouvée, hélas, quasi remariée. Résumer 367 pages en 1h15, c'est faire des choix, et alors que l'on nous annonce, l'aventure d'un héros confronté à des choix de vie, on a plus souvent affaire à un jeune homme évoquant son urètre douloureux, sujet moins passionnant convenons-en.
Le spectacle s'étire ainsi en long malgré sa brève durée, n'offrant que de rares moments de sourire aux spectateurs. Même en considérant le nécessaire rodage d'un spectacle repris la veille de notre venue, il faudra bien du travail à la troupe de quatre comédiens dont certains multi-rôles, pour rendre à cette pièce le souffle de l'épopée drolatique qu'Irving donne à ses récits.

Eric Dotter



 
 
 
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