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Le principe d’incertitude

le  30/09/2022   au théâtre Montparnasse, (du mercredi au samedi à 20h, mâtinées samedi à 17h et dimanche à 15h30)

Mise en scène de Louis-Do de Lencquesaing avec Laura Smet et Jean-Pierre Darroussin écrit par Simon Stephens




En haut de l’affiche, 2 noms prestigieux, ceux de Laura Smet et de Jean-Pierre Darroussin. Une rencontre au sommet pour 2 comédiens assez différents voire diamétralement opposés autant dans leur parcours que dans leur choix artistiques. Réunis sur la scène du théâtre Montparnasse, ils apparaissent dans un décor pour le moins épuré. Et c’est l’approche hasardeuse de 2 âmes (en peine, chacune à sa manière) plutôt esseulées, la « collision » presque frontale de 2 personnages désorientés qui n’auraient jamais du se croiser, le début d’une « drôle » d’histoire (d’amour ou une passade ?) entre Georgie, une jeune fille qui semble désœuvrée, certes très volubile mais un peu paumée, et Alex, un vieux boucher « timide et ténébreux », pas très enthousiaste limite réticent à l’idée d’être « embarqué » par une jeunette qui a posé son dévolu sur lui (se faire plaisir seul, c’est « moins de maladresse et moins de négociations »).
Que pouvait-il bien arriver à ces deux-là pour que le destin s’en mêle et les fasse « se confronter » ? Commence alors un long tête-à-tête, entrecoupé de fondus au noir (comme au cinéma), qui nous raconte leur idylle naissante, faite de question(nement)s existentiel(les) et, surtout, de confessions et autres banalités superflues pour ne pas dire futiles. Qu’ils soient au restaurant, dans un jardin ou au lit, c’est une suite d’impressions fugaces auxquelles nous avons droit, des paroles trop souvent sans profondeur, sans queue ni tête. Pourtant celle de Laura Smet n’est pas vilaine, loin de là, plutôt agréable à la regarder jouer pour la première fois au théâtre, même seins nus. Mais le texte qu’elle a à débiter, pardon, à réciter manque cruellement de consistance et d’intérêt, tout comme celui de Jean-Pierre Darroussin qui se demande bien ce qu’il fait là, à seulement 68 ans, alors qu’il doit interpréter un vieil homme de 75 ans passés, plus tout à fait dans la force de l’âge !
On essaye d’y trouver ici et là quelque chose de tangible ou d’excentrique, voire un lien auquel se raccrocher – la quête d’un père, une escroquerie aux sentiments, la version d’un Harold et Maud revue et corrigée à la sauce moderne ? – mais l’espoir se dissipe petit à petit, à force de continuer dans une voie qui semble sans issue. La faute peut-être à l’œuvre du britannique Simon Stephens un tantinet trop intello, trop formel (qui privilégie la forme par rapport au contenu), alourdie par les paroles incessantes d’une « enfant » grossière (que de « putins » énoncés !) qui adore inventer des trucs et soûler l’autre, un « vioc » constamment sur la défensive et en manque de courage (in)certain. D’ailleurs, à ce sujet, il en faut pour ne pas tirer sa révérence avant la fin de la représentation…

C.LB



 
 
 
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