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Le tourbillon (jusqu'au 22 janvier 2023)

le  17/11/2022   au théâtre de La Madeleine, 19 rue de Surène 75008 Paris (du mercredi au samedi à 21h et matinées samedi et dimanche à 16h30)

Mise en scène de Francis Veber avec Philippe Lellouche, Caterina Murino, Aline Gaillot et Stéphane Metzger écrit par Francis Veber




Le brillant auteur et l’intelligent scénariste Francis Veber aurait-il perdu le feu sacré ? Lui qui nous avait tant régalé avec son « Grand blond », sa « Chèvre », ses « Compères » ou bien encore ses « Fugitifs » semble ne plus avoir la main pour nous écrire des pièces croustillantes à souhait et nous concocter l’une de ses comédies populaires hilarantes dont il a le secret. Certes Le (dîner de) « con » ou L’« emmerdeur » n’est pas loin, voire toujours présent mais il a sacrément moins d’envergure qu’un Jacques Villeret, qu’un Jacques Bref ou bien qu’un Pierre Richard.
Aurait-il rangé au « Placard » ses choix judicieux de comédiens, ses bons mots pleins d’esprit qui fusaient à tout va, ses retournements de situations toujours pittoresques ? A en croire sa nouvelle œuvre théâtrale, il n’a pas trouvé le bon ressort, le fameux déclic qui nous aurait fait rire aux éclats. Son personnage principal – l’éternel Campana joué par Gérard Depardieu dans le film La chèvre – a beau avoir ici la bouille débonnaire et gouailleuse de Philippe Lellouche, il n’en est pas moins relayé au rang d’amuseur certes « hors concours » mais brutal et lourd qui a bien du mal à surpasser ses aînés illustres cités précédemment. Les autres protagonistes (un mari « tout pourri », une épouse constamment inattendue et une sœur plutôt équilibrée) sont logés à la même enseigne, excepté Caterina Murino qui tire honorablement son épingle de ce jeu thérapeutique dit dépressif de névrosés patentés.
Car la neurasthénie généralisée est bel et bien ici le sujet central, le maître mot de ce spectacle, où chacun(e) a le droit à son moment de grosse déprime passagère. Mais c’est le téléphone portable qui s’accapare toutes les scènes, sorte de fil conducteur avec sa sonnerie si caricaturale. Interprétée par 4 intervenants, l’ambiance est plombée par une suite de saynètes répétitives qui se déroulent toutes dans un bel appartement – de ce côté-là, le décor est réussi ! -, ainsi que par un manque évident de lien narratif comme de rythme soutenu. Bref, c’est à un divertissement bienveillant, appuyé limite souligné, auquel nous sommes conviés, sans jamais pouvoir trouver un juste milieu ni nous décrocher un quelconque sourire. Soyons tout de même indulgent, il y a néanmoins là de la sympathie dans l’« hair » !

C.LB



 
 
 
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