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Le portrait de Dorian Gray

le  14/09/2016   au Artistic théâtre, 45bis rue Richard Lenoir 75011 Paris (du mardi au vendredi à 20h30 plus 21h à partir du 20/02, samedi à 18h et 21h, et matinée dimanche à 17h)

Mise en scène de Thomas Le Douarec avec Arnaud Denis ou Valentin de Carbonnières, Caroline Devismes ou Solenn Mariani, Fabrice Scott ou Maxime de Toledo, et Thomas Le Douarec ou Olivier Breitman écrit par Oscar Wilde




Du livre à la scène ! Du seul roman publié en 1890 par le sulfureux Oscar Wilde, Thomas Le Douarec a su adapter fidèlement au théâtre ce texte brillant, spirituel, et incisif. « Le portrait de Dorian Gray » est un peu l’histoire de Faust revu et corrigé !
Basil Hallward (interprété par Fabrice Scott), peintre renommé et fasciné par Dorian Gray, jeune dandy d’une grande beauté, peint avec « amour » son portrait, devant lequel Dorian Gray fait le vœu de rester jeune et beau toute sa vie durant et que ce soit le tableau qui vieillisse à sa place, quitte à en perdre son âme ! Mythe éternel de la jeunesse, Dorian Gray va s’adonner à tous les plaisirs de la vie en menant une vie dépravée, insensible à l’amour de sa fiancée Sibyl Vane, comédienne, qui aurait pu le sauver mais qui se suicidera devant l’abandon de Dorian. Dans un accès de colère, provoqué par les reproches sur sa vie dissolue par son ami Basil le peintre, il tuera ce dernier d’un coup de couteau, sans éprouver la moindre empathie. Enfin, Lord Henry, dit Harry, en qui on peut reconnaître Oscar Wilde, lui même dandy hédoniste, complète « ce tableau » et séduit Dorian en le flattant : « avec votre personnalité, il n’y a rien que vous ne puissiez faire ». Harry pourtant se trompera car Dorian Gray ne réussira pas à rester toute sa vie un jeune homme d’une beauté incroyable : le corps d’un vieil homme très laid sera retrouvé en face du portrait sur lequel réapparaît le visage d’un éphèbe et seules ses bagues permettront de l’identifier.
Thomas Le Douarec, assisté par Caroline Devismes, a réussi sa mise en scène, si ce n’est juste un peu le manque de fantastique ici. Comédien également sous les traits d’Harry, il encourage sa compagnie et, ce soir là, ce fut « une première à plusieurs » pour Lucile Marquis dans les rôles de Sybil Vane, Sally, et La duchesse, et pour Valentin de Carbonnières dans le rôle titre de Dorian Gray. Souhaitons leur de partager encore longtemps avec le public ce chef -d’œuvre qu’est cette pièce dans laquelle d’ailleurs le poète se retrouve à la fois dans les 3 personnages : « Basil est ce que je pense être, Harry ce que les gens pensent que je suis, et Dorian ce que j’aurais aimé être en d’autres temps" ! Thèmes intemporels toujours actuels que celui de la peur de vieillir et du paraître, disons qu’aujourd'hui le portrait est remplacé par les selfies, tellement narcissiques ! Mais attention, ne vendez pas votre âme, ça se termine toujours mal….

L.BV



 
 
 
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