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Je vais mieux

le  30/05/2018  

Mise en scène de Jean-Pierre Améris avec Eric Elmosnino, Ary Abittan, Alice Pol, Judith El Zein, Maud Baecker, François Berléand et Henri Guybet


Un quinquagénaire est victime d’un mal de dos fulgurant. Tous les médecins, les radiologues et les ostéopathes du monde ne peuvent rien pour lui : la racine de son mal est psychologique. Mais de son travail, de sa femme ou de sa famille, que doit-il changer pour aller mieux ?

On sait bien que passer un certain âge voire un âge certain, les complications, problèmes et autres ennuis de santé commencent à arriver indéniablement, inéluctablement. Et le fameux mal de dos, également intitulé « le mal du siècle », en est un parfait exemple, d’autant plus que le stress en est l’une des 1ère causes et raisons majeures. Et voilà qu’à partir de ce pitch somme toute assez succinct, le réalisateur Jean-Pierre Améris (Mauvaises fréquentations ; Poids léger ; Les émotifs anonymes ; Marie Heurtin, Une famille à louer) a décidé de nous tirer le portrait d’un homme soi-disant en pleine crise de la cinquantaine, en réalité « coincé » (dans tous les sens du terme puisqu’il se déplace vouté avec une démarche un peu comme celle de Quasimodo), contrarié (sans défense, il laisse entrer en lui les animosités extérieures) et même un peu frustré à plusieurs occasions (il est victime d’un harcèlement psychologique au bureau), devenant hypocondriaque dans sa tête (pas très loin d’ailleurs du malade imaginaire de Molière mais en version mentale !), au point de ressembler de plus en plus à un « loser dépressif ».
D’un sujet a priori d’actualité et plutôt sérieux aux premiers abords, le metteur en scène nous offre en fait une comédie prise sur le ton de la légèreté, s’amusant inexorablement à souligner limite à appuyer le trait des différents protagonistes qui peuplent son scénario, histoire de (tenter de) faire rire absolument et à tout prix. Chacun ici y va de son petit numéro plus ou moins bien connu à travers un casting assez caricatural (les amis comme les parents), entre un Eric Elmosnino qui subit tout en bégayant de timidité (ce n’était pas forcément nécessaire !), un Ary Abittan en ami hâbleur et dragueur comme ce n’est pas permis (ce qui ne change pas beaucoup de ses précédentes prestations, n’est-ce pas !), une Alice Pol en gentille (fi)fille attendrissante (toujours égale à elle-même d’un film à l’autre !), un François Berléand aimablement conciliant (ah, pour une fois !) et un Henri Guybet en vieux père un peu gaga et faussement bourru (oui, pourquoi pas !). Seule Judith El Zein (Monsieur Papa ; Le prénom ; Supercondriaque ; Papa ou maman 1 & 2) en épouse lassée prenant une « pause », s’en sort bien, sans aucune prétention ni exagération de quelque nature que ce soit.
Restent pourtant un grand nombre de situations improbables (cette réaction agressive vis-à-vis d’un de ces collègues), limite abracadabrantes (celle du reste des employés et de son employeur), une façon comme une autre de prendre des raccourcis narratifs pour mieux faire passer la pilule du quinqua qui pense sa dernière heure arrivée ! Oh, rassurez-vous, il n’y a rien de grave à l’horizon, juste une envie de porter un œil compatissant - et un peu benêt - sur nos semblables avec, en toile de fond, un « lumbago » qui se transforme rapidement en thérapie apparemment, du moins vaguement psychologique...

C.LB



 
 
 
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