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Le manoir

le  01/12/2017   au Gaumont vidéo (DVD et Blu-Ray)

Mise en scène de Tony Datis avec Kemar, Natoo, Ludovik, Jérôme Niel, Yvick Letexier, Vincent Tirel, Vanessa Guide, Baptiste Lorber et Lila Lacombe


Une bande d'étudiants vient fêter la nouvelle année dans un vieux manoir isolé de tout. Mais peu après leur arrivée, des événements étranges perturbent l'ambiance, avant que la fête ne tourne carrément au cauchemar...

Quand les scénaristes et réalisateurs français se mettent à parodier allégrement les films étrangers autant ceux d’horreur que d’épouvante, voire gore, il ne faut pas s’attendre à quelque chose de franchement transcendant, ni d’original et encore moins de radical, mais plutôt à du comique gentillet, légèrement détourné sur les bords, pas véritablement effrayant ou vraiment méchant pour 2 sous, d’autant qu’on s’adresse en général à des spectateurs ciblés ados pré pubères en mal de sensations soi-disant « fortes », à grands coups ici de scènes caricaturées (les références version clichés très éculés d’Halloween, L’exorciste, Vendredi 13 ou bien encore de Massacre à la tronçonneuse sont légions !), de dialogues grossiers (que de gros mots style « putin » à répétition !), d’évocations douteuses (il est beaucoup question de cul, de bite, de couilles et de stupéfiants à profusion), bref, tout ce qui plaît à un public jeune dit aussi générationnel qui a ses propres codes, affinités et paramètres en matière de divertissements, allusions, vannes et autres déviances audiovisuelles.
Si, en plus, le casting est essentiellement composé de « Youtubeurs » (Kemar, Natoo, Ludovik, Yvick Letexier alias Mister V, Jérôme Niel, Vincent Tirel et Baptiste Lorber), on sait dores et déjà à quoi on va avoir à faire, c’est-à-dire à un portait stéréotypé assez exagéré, limite outré et néanmoins mis à dure épreuve des multiples personnalités, caractères et comportements humains déjà-vu maintes fois à l’écran, entre la poupée de service « bas de plafond », la masculine énergique, la chieuse organisée, l’hallucinée au look Famille Addams (celui de Mercredi), l’émotif peureux, le caractériel casse-couille, pardon, casse-bonbons et, par-dessus le marché, parano, l’apprenti-comédien frimeur et le dealer souvent ailleurs, en résumé, tout ce qui fait « la crème de la crème » des personnages habituellement présents dans une comédie qui se respecte et digne de ce nom. Au final, 9 protagonistes qui semblent s’en donner à cœur-joie – sérieux s’abstenir - dans la picole, la danse et la flipette, une occasion d’en faire des tonnes pour pas un rond !
Et pourtant, cette production sans prétention à la Scary movie n’a pas mégoté sur le montage (plutôt dynamique), le décor (une vaste demeure abandonnée et d’apparence énigmatique, située en Belgique), les effets spéciaux (du sanglier à la chouette en passant par le chien, sans oublier l’antre bien satanique), les costumes (autour du thème des années 2000) et la bande sonore (une BO angoissante bel et bien de circonstance). Quoi qu’il en soit, la mayonnaise ne prend pas par manque de créativité, d’ingéniosité, d’intrigue et de suspense évidents, tant les saynètes et vannes typées sketches trop légers ou alors ratés, pour la plupart éventées ou du moins téléphonées, s’enchaînent sans surprise ni drôlerie, au point de se demander s’il y avait réellement un script à la basse. Sans aucun doute la faute au metteur en scène Tony T. Datis (on lui doit un certain nombre de clips) qui œuvre là avec un 1er long-métrage de genre, formaté popcorn à « donf » mais creux au fond...
En bonus, un making of autour du tournage qui a eu lieu le plus souvent la nuit (et pour cause !) à travers certaines scènes (le piège, le masque...) et la présentation très rapide de chacun(e) des intervenant(e)s ; suivi d’un bêtisier d’une trentaine de fous rires, chutes et autres ratées...

C.LB



 
 
 
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