La putain du dessus

le  25/10/2017   au théâtre de La Huchette, 23 rue de La Huchette 75009 Paris (du mardi au vendredi à 21h et samedi à 16h)

Mise en scène de Christophe Bourseiller avec Emilie Chevrillon écrit par Antonis Tsipianitis



Le théâtre de la Huchette est plus connu pour la représentation ininterrompue des pièces d’Ionesco depuis 1957 que pour les créations qui y sont présentées.
La putain du dessous est l’une d’entre elles et le texte est signé du grec Antonis Tsipianitis. Il y est question d’une femme, Erato, très récente veuve fort peu éplorée. Elle apparait vêtue tout de noir, les épaules recouvertes d’un châle tricoté noir étrangement constellé de strass. Nous sommes dans une Grèce contemporaine où l’on entend la révolte gronder par les fenêtres parfois entrouvertes
Et, peu à peu Erato déroule son récit dans le huis-clos de son modeste logement : sa rencontre avec Efteris, son futur mari, sa planche de salut pour sortir d’un village où sue l’ennui et enfin « monter » à Athènes. Mais aussi sa longue plongée dans l’enfer conjugal avec un mari, policier, corrompu, qui considère sa femme comme une esclave domestique, qu’il touche à peine, qu’il regarde encore moins. Sans dévoiler une fin attendue, on sait que l’histoire se terminera par la mort du bourreau et la transformation de la femme enchaînée en veuve libérée.
Le récit se déroule : il devrait être glaçant mais il nous laisse relativement indifférent. Quant à Emilie Chevrillon qui incarne seule en scène Erato, elle fait défiler émotions, jeux de scène et texte avec talent mais sans parvenir complètement à impliquer le spectateur. L’ennui pointe ainsi parfois son nez malgré la brièveté de la pièce (1h15).
A la sortie du théâtre et dans les effluves de cuisine des restaurants (grecs) de la rue de la Huchette, on regrette que ce qui paraissait une belle idée soit porté par un texte faible et sans ressort.

E.R