en 
 
 
cinema

 
 

Elodie Poux dans "Le syndrome du papillon" (jusqu'au 29 mars 2025)

le  28/03/2025   au Dôme de Paris, porte de Versailles 75015 Paris (et en tournée)

Mise en scène de Florent Longépé avec Elodie Poux écrit par de Elodie Poux, Florent Longépé et Michel Frenna




L’auteur de ces lignes à une confession à vous faire : d’Elodie Poux, il ne connaissait que ses montages (souvent hilarants) sur Instagram et sa revue de presse sur Paris Première. C’est donc avec une curiosité teintée d’un peu d’inquiétude, qu’il s’est rendu à L’Européen où Elodie Poux, la comique « solenscèniste » a élu domicile pour deux mois.
A l’arrivée de la comédienne, ovation du public ; la dame a ses fans et ses suiveurs. Dans une fausse révélation de sa vie privée, Elodie Poux donne tout de suite le ton « J’ai vêlé, j’ai mis bas, j’ai offert au monde une merveille supplémentaire ». Il faut dire ici que la question des enfants reviendra souvent dans la série de saynètes interprétées tambour battant par la comédienne, apparemment ancienne maitresse de maternelle. Qu’il s’agisse d’évoquer cette nouvelle catégorie de mères adeptes des nouvelles théories du bien-être de leur progéniture, et de la novlangue qui va avec : « Oh, mais que le vase émotionnel de cette enfant à l’air bien plein » fait-elle dire à l’une d’entre elles, ou qu’il s’agisse de se moquer des enfants eux-mêmes, ainsi, citant une institutrice qui parle du prénom des enfants : « Tu ne sais pas si c’est ta liste de classe ou une course hippique ». C’est tout à la fois hilarant et parfaitement politiquement incorrect.
Dans un humour mélangeant dérision et autodérision, la comédienne emporte tout sur son passage : la notoriété, les haters sur Internet, son adolescence, sa famille. Rien ne résiste à son tir tous azimuts. Entre jeux de mots, situations incongrues et mimiques désopilantes, le spectacle ne souffre d’aucun temps mort. Loin de l’humour parfaitement marketé et arrondi pour convenir à un public spécialisé qui s’offusquerait sinon d’un rien, Elodie Poux développe une énergie folle et fait littéralement léviter le public qui l’accompagne d’un rire franc et massif. Paroxysme de ce délire comique qui fait rire aux larmes, le récit du petit chaperon rouge revu selon les dernières directives de l’éducation nationale. Elodie Poux s’y révèle aussi bonne dans l’écriture que dans le jeu crescendo qui aboutira au paroxysme du délire d’une pauvre institutrice surmenée.
A plusieurs reprises, on croit entendre planer l’esprit de Blanche Gardin dans le théâtre. Elodie Poux s’inscrit aisément dans sa lignée, le sourire et l’apparente bonhommie en plus. Dernière indication : pas de Rimmel le soir de votre venue, votre maquillage serait irrémédiablement ruiné par les larmes de rire qui ne manqueront pas de surgir !

Eric Dotter



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique