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L’heure des assassins (jusqu’au 21 janvier)

le  31/10/2023   au Lucernaire, 53 rue Notre-Dame-des-Champs 75006 Paris (du mardi au samedi à 21h et dimanche à 18h)

Mise en scène de Elie Rapp et Ludovic Laroche avec Stéphanie Bassibey, Pierre-Arnaud Juin, Ludovic Laroche, Ninon Lavalou, Jérôme Paquatte et Nicolas Saint-Georges écrit par Julien Lefebvre




Ce soir est le grand soir. Tout le gratin est réuni dans ce théâtre londonien pour assister au retour aux affaires de Philip Somerset, riche homme d’affaires qui y inaugure le théâtre qu’il vient d’ouvrir. Dans le petit salon dont les fenêtres donnent sur Big Ben, ils sont toutes et tous assemblés pour fêter la réussite du maître des lieux, il y a Katherin, sa sœur bien aimée, Hartford, son bras droit, Bram Stocker, le célèbre auteur de Dracula, directeur du théâtre, et Georges Bernard Shaw le dramaturge, auxquels il faut ajouter Mis Lime, l’assistante de Somerset fraîchement embauchée.
Sir Arthur Conan Doyle est de la partie et donc, forcément, un crime survient ; Somerset est retrouvé mort sur le balcon donnant dans le salon où sont réunis les femmes et hommes. Porte du salon verrouillée de l’extérieur, personne n’a pu ni entrer ni sortir. C’est donc un huis clos, et l’assassin est forcément parmi les convives ! Alors qui ? Pipe au bec et kilt fraichement repassé,
Conan Doyle se lance dans l’enquête, une vraie celle-là. Mais l’auteur ne sera pas le seul à échafauder des hypothèses pour élucider ce mystérieux crime dont l’auteur, homme ou femme, est forcément dans la même pièce que lui.
Dans cette reconstitution d’un Londres du début du XXème siècle, rien de manque : Big Ben égrène les heures dans un arrière-plan numérique parfaitement reproduit. Côté costumes, tout est là : kilt pour l’auteur de Sherlock Holmes, robes et costumes de soirée pour les autres. Le tour de chauffe d’avant-crime annonce le meilleur au spectateur : les mondanités s’échangent et le champagne remplit les verres. Quelques vieilles querelles se font jour entre auteurs mais rien de grave. Et puis ?
Et puis, hélas, plus rien, ou du moins pas grand-chose : rapidement, l’attention se perd dans les circonvolutions d’une intrigue trop compliquée, et à la langue trop chargée. Le spectateur peine à suivre les hypothèses et contre-hypothèses émises par les accusateurs et les accusés. Pourtant, tous les comédiens sont excellents et marquent dans leur jeu l’empreinte d’une époque révolue. On nous permettra de mentionner ici Ludovic Laroche (Conan Doyle) qui donne à son personnage de la finesse et un semblant d’ironie parfois teintée de suffisance.
Et c’est avec donc beaucoup de regret que l’on classe ici « L’heure des assassins » dans la catégorie des spectacles que l’on aurait voulu aimer. On laissera cependant au lecteur de cette chronique toute liberté de se rendre à ce spectacle qui faisait salle comble le soir de notre venue, le mardi 31 octobre.

Eric Dotter



 
 
 
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