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Didier Bénureau dans

le  02/02/2024   au sein de la Comédie des Champs Elysées, 15 avenue Matignon 75008 Paris (du mercredi au samedi à 20h30 et dimanche à 16h)

Mise en scène de Dominique Champetier avec Didier Bénureau écrit par Didier Bénureau




Impertinent, intolérant, insolant, hargneux, affreux (pas sale mais « méchant »), irrévérencieux, irrespectueux, caustique, sarcastique, râleur : bref, tous les travers de la société et toute la petitesse du genre humain sont passés au crible, du moins à la moulinette, sous le couvert de plusieurs sketches bien écrits et ciselés aux petits oignons, aussi désopilants et mordants les uns que les autres. C’est que Didier Bénureau incarne à la perfection cette fameuse « fange »de la population, des personnages à la fois aigris et médisants, de mauvaise foi et suffisants, avec un sens de l’interprétation - autant visuelle que textuelle d’ailleurs -, les intonations de circonstance et les mimiques qui vont avec.
Ces minorités, dépeintes ici avec une précision chirurgicale limite « borderline », sont autant vos proches que vos voisins, autant la mère acariâtre que le père travesti ou disons plutôt « différent », autant l’homme politique en campagne que le prêtre obsédé mais pas encore défroqué, autant le retraité raciste que l’ignoré revanchard qui n’a pas eu son heure de gloire, autant le CRS abruti que le soldat mort au combat (son « tube », sa célèbre chanson comique intitulée Morales, qu’il nous gratifie à chaque fois dans ses one-man-show et qu’il nous a gardé bien au chaud pour la fin !).
La réputation de Didier Bénureau (au cinéma et à la télévision également) n’est plus à faire dans ce domaine d’humour noir, lui qui tape sans délicatesse mais allègrement – au sens propre comme au figuré – là où ça coince, là où ça peut choquer et (encore) faire mal. Tout ce que l’on exècre ou déteste chez notre prochain, il nous le restitue sur scène dans ces moindres détails. Il est l’un de rares voire des derniers à (pouvoir) encore se permettre de dire tout haut ce que beaucoup pense tout bas, ceux-là même qui n’osent même pas émettre la moindre opinion ou le plus petit avis de peur du « quand dira-t-on », surtout en ces temps de trop politiquent correct.
En résumé, il est certes indigne mais bel et bien « entier » et il doit à coup sûr le rester !

C.LB




 
 
 
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