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Chaos – tout rentrera dans le désordre (jusqu’au 30 avril)

le  05/02/2024   au sein de la Comédie des Champs Elysées, 15 avenue Montaigne 75008 Paris (les lundis et mardis à 20h)

Mise en scène de la compagnie d’improvisation EUX avec en alternance: Loïc Colin, Timothée Ansieau, Odile Cantero, Hélène Lauret, Jean-Marc Guillaume, Mark Jane, Caroline Riche et Ophélie Trichard écrit par ou plutôt improvisé par la compagnie d’improvisation EUX




Un thème pris au hasard dans le public, deux minutes de réflexion, et c’est parti. Voilà en quelques mots résumée la mécanique très efficace de l’improvisation, telle qu’elle nous est parvenue d’Amérique du Nord. Résumer donc ce que l’on voit dans un spectacle d’improvisation est donc bien vain, tant aucun soir ne ressemblera au suivant et n’est semblable au précédent.
Le soir de notre venue, c’était la première de « Chaos », spectacle d’improvisation donc, rassemblant trois comédiens et une comédienne, prêts à en découdre énergiquement avec le verbe et l’action. Annoncés par une tonitruante musique et force effets lumineux, ils apparaissent, conquérants et puissants, sur l’avant-scène. Un mot est jeté en pâture, « présence et écoute », et c’est parti pour 10-15 minutes brodées autour des termes proposés par le public. Sans grande concertation préalable, la mécanique se met en route et l’on remarque à quel point le jeu est basé sur l’écoute de l’autre et la réaction à ce qu’il propose.
Quand, subitement, l’action change de direction comme un train qui franchirait un aiguillage, les participants suivent immédiatement. Ainsi, ce soir-là, l’entretien d’embauche se mue subitement en entretien de recrutement d’un colocataire. L’écheveau se déroule et évolue vers une conclusion quasi évidente, comme pré-écrite. Et ce qui est quasi magique, c’est de constater que la régie suit aussi, offrant une conclusion musicale et un noir soudain sur scène. Nul doute que la technique aide à construire la spontanéité et qu’il existe sûrement quelque part, dans les coulisses du cerveau des comédiens, une sorte de boite à outils dans laquelle ils puisent pour inventer aussi rapidement un enchainement, ou une fin.
Il n’en reste pas moins que l’on est fasciné de voir comment les comédiens interagissent et parfois se trompent ou s’interrompent (nous étions à la première, je le rappelle) et on se dit que c’est là, dans l’improvisation, que les grands textes naissent parfois.

Eric Dotter



 
 
 
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