en 
 
 
cinema

 
 

Tess Derose dans « Tinder bueno » (jusqu'à la mi-avril)

le  18/03/2024   au théâtre du Gymnase-Marie Bell, 38 boulevard de Bonne Nouvelle 75010 Paris (vendredi et samedi à 21h30)

Mise en scène de Dominique Coubes avec Tess Derose écrit par Tess Derose




Il est en général assez difficile de décider de se reconvertir, de changer de carrière pour s’essayer voire s’engager vers une tout autre voie professionnelle que la sienne, une nouvelle aventure complètement différente de celle que l’on avait choisi à la base, comme se lancer (un défi) dans le comique, même quand on n’a jamais approché ce registre de près ou de loin. Si la fibre humoristique vous gagne un tant soit peu, vous ne désirez qu’une seule chose, pouvoir ardemment monter sur scène pour enfin (dé)clamer haut et fort vos textes aussi « poilants » et « méritants » soient-ils, sans avoir peut-être jamais auparavant foulé les planches d’un théâtre.
Il est toujours difficile de s’improviser amuseur lorsqu’on ne maîtrise pas (encore) tout à fait les règles ainsi que les attitudes et les rouages du stand-up, même seulement après avoir regardé les autres le faire (en chair et en os ou par le truchement de la télévision), ou bien alors après avoir suivi quelques cours plus ou moins en amateur, soit lorsqu’on était plus jeune soit tout récemment. Si le courage vous envahie malgré tout, vous espérez réussir à vaincre votre peur – le mal à l’aise que l’on appelle trac -, votre appréhension à affronter la présence et le regard de ces spectateurs venus autant pour rire (et non pas uniquement à vos dépens !), que pour vous juger sur pièce, mauvaise, exécrable ou bon.ne voire excellent.e si c’est le cas.
Il est au final extrêmement difficile de se rendre (en fin de) compte qu’on n’est pas à la hauteur - même en s’octroyant les services d’un « metteur en scène » -, que l’on « naît » pas spirituel(le), burlesque, cocasse, pitre, truculent.e, hilarant.e ou désopilant.e sur un coup de tête, même en (s’)estimant l’être haut la main. C’est-à-dire complètement capable en votre plus « for intérieur », surtout si on a des choses (absurdes) à dire, des velléités (dérisoires) à transmettre et à faire partager au plus grand nombre. Si après tout cela, vous vous dites avoir autant le droit que n’importe qui de vous « payer » une salle pour n’en faire qu’à votre bon vouloir, sachez néanmoins éviter les pièges que sont la non-maîtrise du chant, la totale inexpérience des jeux de mots et autres gros clins d’œil, et l’antinaturel des allusions souvent faciles limite éculées, parfois douteuses, jamais avec finesse, subtilité et nuance.
Bref, en pareilles situations et à bien y réfléchir à 2 fois, il y a certes du mouron à se faire mais il vous reste encore du chemin à parcourir et pas mal de travail sur la planche qui vous attend !

C.LB



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique