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Enfermés (jusqu’au 1er septembre)

le  06/04/2024   au Funambule théâtre, 53 rue des Saules 75018 Paris (samedi à 17h et dimanche à 18h)

Mise en scène de Amaïa avec Laura Hatchadourian, Antoine Ody et Sophie Teulière écrit par Amaïa et Sophie Teulière




Les « escape games » sont apparemment une source d’inspiration du théâtre contemporain. Voici en effet le deuxième avatar porté sur scène en deux ans de cette nouvelle forme de jeu pour adultes. Le titre du spectacle dit tout : « Enfermés » réunit ainsi trois amis ou présentés comme tels venus de plus ou moins bon gré participé à une chasse aux énigmes souterraines.
Il y a Léa, la battante, peintures de guerre sur le visage, silhouette affutée, prête à décrocher sa médaille de « démolisseuse de chrono ». Il y a aussi Jo, la suiveuse, pseudo optimiste. Mais aussi, et surtout, est-on tenté de dire, il y a Alex. Alex, air timide de Droopy dépressif, Alex terne prof de techno passionné de technique et surtout de précision. Il a été trainé dans le jeu pour faire le Nr 3 qui manquait au duo de filles. Une chose est sûre : il n’avait pas envie d’y aller.
Le clown blanc, l’Auguste, et la madame Loyal sont rassemblés : ça y est, le cirque peut commencer ! C’est en effet une combinaison vieille comme le monde qui est réunie ici en vue de susciter le sourire, voire le rire du spectateur. On imagine les deux autrices ravies des blagues écrites lors d’une bonne soirée entre amies et des gags qui sonnaient bien sur le papier. Hélas, sur scène, et malgré une interactivité plus ou moins réussie avec le public, force est de reconnaitre que tout cela est bien pataud : la belle énergie des trois comédiennes et comédien ne compense pas le manque de maturité du texte et, bien vite, « l’escape game » tourne à vide, ne suscitant que de rares sourires, souvent provoqués par les échanges entre le comédien et ses complices de jeu.
S’il y avait une vertu à « Enfermés », c’est bien cela : révéler un embryon du talent comique d’Antoine Ody, qui incarne Alex. A en croire les rires, souvent francs, parfois forcés, du public réuni le jour de notre venue, certains spectateurs y trouvent leur compte, et c’est heureux. On nous explique qu’en fonction du choix des spectateurs, ce sont pas moins de 6 versions entre lesquelles les comédiens doivent surfer à chacune des représentations. Ce qui explique certains flottements ressentis. Cependant, on nous permettra d’être un peu plus exigeant quant au texte, même s’il s’agit d’une comédie.

Eric Dotter



 
 
 
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