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Le lauréat

le  14/02/2018   au théâtre Montparnasse, 31 rue de la Gaîté 75014 Paris (du mardi au samedi à 20h30, mâtinées samedi à 17h30 et dimanche à 15h30)

Mise en scène de Stéphane Cottin avec Anne Parillaud, Arthur Fenwick, Marc Fayet, Françoise Lépine, Jean-Michel Lahmi et Adèle Bernier écrit par Terry Johnson




Rien qu’à l’énoncé de ce titre de film au nom fort évocateur qui remonte à 1967 - date de sa sortie en salle -, il est impossible, ou du moins difficile pour bon nombre d’entre nous, de ne pas avoir en tête la musique du film (notamment le tube Mrs ; Robinson du célèbre duo Simon & Garfunkel !) et surtout le visage des personnages interprétés au cinéma à l’époque par Anne Bancroft et Dustin Hoffman. Cette fois, ce sont Anne Parillaud et Arthur Fenwick qui les jouent sur les planches du théâtre Montparnasse en respectant assez scrupuleusement cette drôle d’étude des mœurs d’une Amérique pas encore vraiment libérée de ces conventions et autres contraintes bien pensantes.
Entre Benjamin, un jeune étudiant sous tension tout juste diplômé (major ex aequo de sa promo), préoccupé par le fait de ne pas savoir très bien quoi faire de son avenir et quelque peu harcelé par ses parents ; et Mrs. Robinson, une femme d’âge mûr mariée, mère et amie de la famille, c’est à celui ou à celle qui se laissera draguer pour ne pas dire séduire par l’autre et plus si affinités. Leur rencontre, pardon, leur « relation » répréhensible va finir par provoquer des désordres voire des remous au sein des 2 ménages, en l’occurrence faire voler en éclat quelques principes de base et remettre certaines pendules à l’heure tout autour d’eux.
Si Arthur Fenwick joue parfaitement ce jeune homme angoissé qui n’a aucun projet et qui (se) cherche à se rassurer avec beaucoup d’humour et de convictions à la clé, il en est un peu moins sûr ou du moins évident pour Anne Parillaud qui, en « alcoolique/lubrique », passe son temps à se déshabiller et à se rhabiller, à fumer et à boire, sa voix ne portant pas assez pour qu’on l’entende plus que cela. A force d’accentuer, de souligner et même d’appuyer le côté « desperate housewife » dans toute sa splendeur, elle en vient nonchalamment à donner l’impression d’être complètement blasée, désabusée, en un mot, hors jeu.
Quoi qu’il en soit, le reste du casting est à la hauteur de nos espérances, entre autres Marc Fayet, Françoise Lépine et Jean-Michel Lahmi qui, respectivement dans la peau de parents bourgeois au départ, vont endosser plusieurs rôles différents à travers une suite de scènes aux situations cocasses, souvent désopilantes, et aux dialogues incongrus, parfois absurdes. On se laisse agréablement promener dans ces rapports parents/enfants saugrenus limite décalés autour de méandres « amoureux » tour à tour compliqués et confus, sur fond d’un décor coulissant astucieux et d’images animées projetées, nous propulsant d’un lieu à un autre en quelques secondes. Et pour couronner le tout en beauté, le metteur en scène a eu la bonne idée de garder et de diffuser en version revue et corrigée la BO d’antan tirée du fameux long métrage : que demander de plus ?...

C.LB



 
 
 
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