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Les métronautes (jusqu'au 4 avril)

le  28/03/2018   au théâtre 13/ Seine, 30 rue du Chevaleret 75013 Paris (du mardi au samedi à 20h et dimanche à 16h)

Mise en scène de Arthur Deschamps avec Patrice Bertrand, Luana Duchemin, Nicolas Fenouillat, Marina Glorian, Lucas Hérault, Alexandre Lenis, Canaan Marguerite, Marlène Rabinel et Pauline Tricot écrit par Arthur Deschamps




Possesseurs d’une carte Navigo, adeptes forcés du boulot, dodo, métro, vous pensiez jusqu’à présent ne faire qu’un banal trajet pas toujours agréable sur les lignes de la RATP ? Et bien, vous vous trompiez ! Avec Les Métronautes, actuellement présentés au Théâtre 13, vous découvrirez que le métro est un véritable voyage, parfois poétique, onirique et souvent drôle.
Arthur Dechamps, l’auteur et metteur en scène de cette « comédie musicale » a ainsi glané tous les archétypes qui font notre quotidien de passager urbain et les a sublimés en les faisant incarner par une splendide troupe de 8 comédiens-chanteurs-danseurs. Il y a ainsi le gros lourd qui ressert la même soupe tiédie à toutes celles qu’il entreprend, la gentille Suzanne mais dont la convivialité suspecte en ces lieux cache un vrai mal de vivre, la coincée, le duo de gentils chanteurs du métro qui nous cassent les oreilles, le chauve, apparemment ancien militaire, qui fera mettre au garde à vous toute la rame.
Loin d’offrir une enfilade de sketchs décousus, les Métronautes nous font entrer dans un univers sonore et imaginaire : à peine le spectacle commence-t-il que, sans s’en rendre compte, on se retrouve dans une rame de métro bringuebalante transbahutant sa galerie de personnages. Ici, rien n’est banal. Tous nos travers - indifférence, agressivité...- sont désamorcés grâce au pas de côté de l’écriture d’Arthur Deschamps : le langage est souvent plus suggéré que réellement exprimé où seules les intonations restant. Tout est outré, et une simple scène banale se prolonge en rêve.
On retiendra par exemple cette irrésistible scène d’excuses entre deux passagères, échanges de « pardon » « excusez-moi » « excusez-moi, pardon », dont le ton monte jusqu’à perdre son sens originel…
Même si le dispositif est modeste - quelques chaises, plusieurs accessoires, l’indispensable barre à laquelle s’accroche les voyageurs- l’ambition est grande et le pari réussi. Je mentionnais plus haut 8 comédiens mais c’est sans compter le machiniste de la rame, percussionniste et créateur de l’extraordinaire bruitage imitant le métro qui ponctue la pièce. On défie quiconque ayant vu le spectacle de ne pas sourire en reprenant le métro ! Voici donc un spectacle admirablement équilibré entre jeu parfait des comédiens, mise en scène impeccable et mise en espace ingénieuse. Après avoir vu « Les Métronautes », vous ne prendrez plus jamais le métro comme avant. Alors, laissez-vous « transporter »....

E.R



 
 
 
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