en 
 
 
cinema

 
 

L’amour a tout emporté

le  07/06/2018   au Cabaret Madame Arthur et au Divan du Monde, 75-75bis rue des Martyrs 75018 Paris (du jeudi au samedi à 20h)

Mise en scène de le French Collection avec Jérôme Marin, Olivier Normand, Kevin Neves, Luc Bruyère et Nicolas Gabet écrit par ou plutôt chanté par le French Collection




Le music-hall à la sauce transformiste n’est pas mort fort heureusement, d’autant qu’il revient pas mal à la mode ces temps-ci, de plus en plus souvent un peu partout notamment à Paris, et fleurissant là où qui veut bien venir aussi bien le voir que l’entendre. Sans citer les célèbres et incontournables lieux de la Capitale, il reste un certain nombre d’endroits plus ou moins précurseurs en la matière de ce « renouveau », garants d’une tradition « ancestrale » remontant au plus loin à l’après-guerre ! Parmi ces adresses, Madame Arthur, réouverte en 2015, fait encore figure de pionnière dans le genre travesti (souvenez-vous de Coccinelle et de Bambi !) et reste – et restera peut-être malgré la concurrence féroce très proche (notamment Chez Michou à même pas une encablure de là) – l’un de ceux qui fera perdurer le style show en live sans playback ni sosie.
Son nouveau spectacle propose donc, autour de plusieurs thématiques autant musicales que vestimentaires (ce jour-là, celle de l’amour), un tour de chants uniquement composé de reprises de chansons – et non des moindres - puisées dans le large répertoire français, allant de Sylvie Vartan à Véronique Sanson en passant par Niagara, Barbara, Céline Dion, Christophe, Lorie et même Bizet (Carmen). Pour cela, Monsieur K (Jérôme Marin), Charly Voodoo (Kevin Naves, le plus extravagant et aussi le plus pertinent et le plus original), Vaslav de Folleterre (Olivier Normand), la Vénus de Mill'Hommes (Luc Bruyère) et le pianiste Tony Blanquette (Nicolas Gabet) s’emparent du micro pour nous offrir un spectacle coloré (perruqué flashy, accoutré glamour, maquillé et pailletté outrageusement comme des grandes « folles » bel et bien de circonstance !) où il est question de burlesque, de sensualité, de galoche et de sexe, sans jamais être vulgaire ou provocant.
Sérieux s’abstenir, l’humour s’invite de la partie, souvent souligné, parfois appuyé, limite outrancier mais toujours halluciné, chacun s’amusant à donner libre cours à son inspiration du moment (quelle répartie !, quel sens de l’à propos !) à travers des interprétations plutôt bonnes, parfois excellentes, souvent pleines de nuance et de subtilité. Si la féérie visuelle n’est pas franchement au rendez-vous, ni d’ailleurs le côté radicalement déjanté ou totalement délirant qu’on attendait un peu ici, ce n’est pas grave, il reste une ambiance conviviale qu’est venue chercher en grande partie un public là pour chanter ensemble, entièrement acquis à leur cause, celle de la défense de standards de la chanson française du type légèrement décalé....

C.LB



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique