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Peau d’Ane (jusqu’au 17 février 2019)

le  15/11/2018   au théâtre Marigny, Carré Marigny 75008 Paris (du mardi au samedi à 20 h, matinées samedi à 15 h et dimanche à 16 h)

Mise en scène de Emilio Sagi avec Marie Oppert, Michael Denard, Emma Kate Nelson, Olivier Fredj, Marie-Agnès Gillot, Franck Lopez, Christine Gagnieux et la participation exceptionnelle de Claire Chazal en narratrice écrit par Charles Perrault (d’après le film de Jacques Demy)




Le « nouveau » théâtre Marigny, tout juste sorti d’un grand nettoyage - et toilettage - de Printemps (pardon, une rénovation qui a duré tout de même 5 ans !), aurait-il quelques velléités à vouloir concurrencer des théâtres tels que par exemple ceux du Châtelet, Mogador, des Folies-Bergères et d’autres lieux dits de « musical » ? Ca en a tout l’air, du moins, ça en prend le chemin en voyant pour sa reprise programmer le célèbre conte enchanteur Peau d’âne, adapté au cinéma par le regretté Jacques Demy.
38 ans plus tard, le voilà donc sur les planches du Marigny lourdement coloré et richement décoré comme l’avait été en son temps cette production mythique devenue culte auprès d’un très grand nombre d’entre nous ! Tout a été scrupuleusement respecté à la lettre (tout à fait dans l’esprit du défunt réalisateur !) : le fond arboré (d’où descendent des fleurs ou des boules de cristal), les accessoires peints de manière assez vive (un piano bleu, un lit rouge, des trônes dorés), les robes chamarrées couleur du temps, de lune et du soleil (comme celles portées par Catherine Deneuve dans le fameux long métrage), sans oublier bien sûr la musique et les chansons réorchestrées par le compositeur original, Michel Legrand lui-même (d’où la présence d’un petit orchestre d’une dizaine de musiciens, installé dans une fosse placée devant la scène).
Tout serait parfaitement féérique si le casting et la mise en scène avaient suivi les mêmes directives et autres investissements cités précédemment ! A part Marie Oppert en princesse en quête d’amour à la voix aussi juste que douce, Emma Kate Nelson en marraine à la fois farfelue et branchée qui roule en patins, ainsi que Christine Gagnieux en vieille (sorcière) plutôt sympathique et drôle, on ne peut pas en dire autant du roi (Michael Denard) au jeu si peu physique et sans véritable relief, ni du prince (Olivier Fredj) à la présence peu convaincante voire absente, et encore moins de la narratrice (Claire Chazal) qui aurait pu éviter de réciter son texte sans chercher à tout prix un quelconque prompteur dans la salle. Côté ambiance, c’est précautionneux pour ne pas dire emprunté, appuyé, ampoulé, bref, classique, voire vertueux, presque statique limite figé comme si tous les personnages avançaient au ralenti.
On était en droit de s’attendre, en 2h de spectacle sans entracte, à quelque chose de plus dépoussiéré, à un peu plus de rythme par-ci et un peu plus de fantaisie ou d’esprit par-là : il n’en est rien ou alors si peu, et c’est bien dommage vu le déploiement de sophistications apportés ici, entre splendeur affichée et grâce assumée....

C.LB



 
 
 
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