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Oh là là ! (jusqu’au 27 avril 2019)

le  28/12/2018   au Bal Blomet, 33 rue Blomet 75015 Paris (les 27, 28 et 29/12 à 20h30, puis les 26/01, 23/02, 30/03 et 27/04)

Mise en scène de ou plutôt direction musicale de Frederik Steenbrik avec Isabelle Georges et ses fabuleux musiciens écrit par Isabelle Georges et Frederik Steenbrik




Le jazz est toujours vivant, plus que jamais même, avec « Oh la la », le spectacle d’Isabelle Georges qui est donné au bal Blomet. Né en 1924 et réouvert un tant soit peu modernisé en 2017, le lieu se présente comme le plus ancien club de jazz encore en activité. Tables et chaises regroupées sur deux niveaux autour d’une belle scène au fond de briques rouges évocatrices de lieux mythiques, cette salle offre un cadre chaleureux aux formations musicales et à leurs spectateurs.
Pendant 1h30, Isabelle Georges, la chanteuse, accompagnée de 5 brillants musiciens (piano, batterie, guitare sèche, saxo-clarinette et contrebasse) revisite, que dis-je, recrée les standards de la variété française - Trenet, Brel, Nougaro, Aznavour... - et certains classiques anglo-saxon devant un public aux anges. Si la liste des auteurs-interprétés ici rend méfiant le critique-amateur de nouveautés et suspicieux de nature, Isabelle Georges emporte la mise dès le premier morceau. Le changement de tempo, l’orchestration toujours radicalement différente de l’original et le grand enthousiasme de la chanteuse amènent à prêter une attention nouvelle à ces modèles parfois galvaudés par une écoute quelque peu excessive.
Ainsi, « Que reste-t-il de nos amours » de Trenet perd totalement sa nostalgie sucrée pour un swing assumé et joyeux, « Au suivant » de Brel devient un « Next » claquant par la magie de la version anglaise. Même « La vie en rose » de Piaf, qui compte à ce jour plus d’une cinquantaine de reprises officielles, reprend ici ses lettres de noblesse en revêtant le costume pailleté de la chanteuse de jazz. Parfois, Isabelle Georges assume son côté comique lorsque, troquant son habit de lumière, elle enfile une robe rouge pigeonnante et vante les formes féminines en chantant « Si vous aimez les (belles) poitrines » de Cole Porter.
La dame a du métier mais elle a également de la chaleur et de la sincérité à revendre : on passe ainsi du sourire à l’émotion au fil d’un programme parfaitement rythmé. Avant d’affronter le froid glacial de cette soirée de décembre, on met un peu de temps avant de quitter la chaleur du lieu. Chacun gardera ainsi en tête « sa » chanson préférée. On me permettra de choisir le « Ne me quitte pas » de Brel interprété en yiddish, qui vibre d’une émotion on ne peut plus sincère....

E.D



 
 
 
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