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La cagnotte (jusqu’au 16 juin)

le  26/04/2019   au théâtre Lucernaire, 53 rue Notre-Dame-des-Champs 75006 Paris (du mardi au samedi à 19h et dimanche à 16h)

Mise en scène de Thierry Jahn avec Meaghan Dendraël, Xavier Fagnon, Thierry Jahn, Christophe Lemoine, Céline Ronté et Vincent Ropion écrit par Eugène Labiche




Voilà vingt ans qu’ils jouent ensemble aux cartes tous les cinq, 20 ans qu’ils se réunissent dans ce petit salon bourgeois de la Ferte-sous-Jouarre. Il y a là Champbourcy, un rentier, Colladan, un riche fermier, Cordenbois, le pharmacien, Félix Renaudier, un jeune notaire et Léonida, la sœur de Champbourcy. A la troupe s’ajoute, Blanche, la fille de Champbourcy. Blonde autant que naïve (pour ne pas dire plus), elle en pince pour le jeune notaire. Cela fait aussi 20 ans qu’à chaque partie, ils versent tous quelques sous pour alimenter la cagnotte.
Mais voilà qu’il prend à la compagnie une drôle d’idée. A la faveur d’une intrigue montée par Léonida, boulotte sœur du maitre des lieux, qui veut monter à Paris pour être casée malgré son physique ingrat, on décide de casser la tirelire. La somme ayant l’air suffisante, on décide de mettre aux voix l’affectation de la somme. A deux voix contre trois, ce sera un voyage à Paris. La troupe partira ainsi à la conquête de la « capitale du monde ». Mais Labiche est un caricaturiste qui ne loupe rien des petits travers de cette petite bourgeoisie de province, qui débarque dans la capitale sans en connaitre les codes. Et l’arrivée à Paris de la petite troupe occasionnera toutes sortes de péripéties qui l’amèneront jusqu’en prison.
Alors, même si « La Cagnotte » n’est pas le meilleur des textes de l’auteur, la mécanique est là, servie par des comédiens totalement impliqués, qui ne rechignent pas à se rendre ridicules comme le sont les personnages de cette caricature sociale. La mise en scène, qui tire la pièce vers la bouffonnerie la plus totale, est plus que conventionnelle et ne prétend pas à la finesse, mais elle soutient parfaitement le propos. Tout au plus peut-on regretter les ensembles chantés, pas toujours très justes.
Et devant la bonne humeur de l’entreprise, largement validée par les rires du public, on pardonne volontiers les collisions entre répliques attestant d’un spectacle encore à rôder. Une occasion pour louer à nouveau ici le travail de programmation du Lucernaire qui sait mêler spectacles exigeants et divertissements de qualité.

E.D



 
 
 
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