Donnant donnant

le  09/10/2019   au théâtre de Paris – salle Réjane, 15 rue Blanche 75009 Paris (du mardi au samedi à 20h30, matinées samedi à 17h et dimanche à 15h)

Mise en scène de Anne Bouvier avec Marie Fugain, Arnaud Gidoin, Juliette Meyniac et Loïc Legendre écrit par Fred Proust



Donnant donnant signifie qu’on ne veut donner une chose qu’en échange d’une autre. C’est justement à ce petit jeu que vont s’adonner 2 couples – dont l’un avec bébé – lors d’une soirée riche en « demandes » d’un style particulier et quelque peu délicat mais surtout d’un genre inattendu ! Pensez donc, servir de père biologique pour la nouvelle compagne de son meilleur ami, incapable de pourvoir concevoir lui-même, peut faire l’effet d’une bombe, même lors d’un dîner tout ce qu’il y a de plus banal !
Mais quand cet ami est à l’opposé de vous-même, c’est-à-dire prétentieux pour ne pas dire vantard comme ce n’est pas permis (« moi, je suis au top ! »), cassant, imbue de sa personne, qui passe son temps à faire le malin, autoproclamé « vanneur non-stop », alors on commence à y réfléchir à 2 fois. On y regarde d’autant plus près que vous êtes au chômage depuis très – trop - longtemps (intermittent du spectacle), que votre femme vous pousse à trouver – déjà demander - un job et que vous vivez dans 30m2 à Belleville sans ascenseur ni être propriétaire des murs.
Et c’est là que réside toute l’astuce de cette comédie douce-amère particulièrement nuancée, menée tambour battant, servie par de bonnes répliques et autres réparties, ainsi que par des jeux de mots certes appuyés mais qui font mouche, le tout interprété par 4 comédiens au diapason sans jamais en faire trop, chacun(e) ayant son petit « quart d’heure » de célébrité sur la scène du théâtre de Paris. Et le final sera d’autant plus étonnant que personne ne s’y attend !
Bref, un spectacle sans prétention qui accroche tout de suite le spectateur, de par cette histoire de procréation « amicalement » assistée qui part en vrille, et de par les rebondissements que cela peut engendrer en pareil cas alors qu’ils ne devraient être tout simplement que le résultat d’une belle preuve d’amitié, celle de « rendre service » à un copain dans le besoin à travers un acte biologique arrangé, même si cette bonne raison peut dépasser parfois l’entendement...

C.LB