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Vive la vie ! (jusqu’au 30 avril)

le  24/02/2020   au théâtre de la Gaîté Montparnasse, 26 rue de la Gaîté 75014 Paris (samedi à 16h30, dimanche à 20h30, lundi à 20h, mardi à 19h puis à 20h à partir du 10/03, et mercredi à 19h)

Mise en scène de André Pignat et Johanna Rittiner Sermier avec Géraldine Lonfat, Sara Dotta, Anaïs Gribaldi, Daphné Rhea Pellissier, Thomas Laubacher, Joseph Viatte et en alternance : Paul Patin ou Xavier Loira - pour le chant alternance entre : David Faggionato, Florence Alayrac ou Fabrice di Falco écrit par Thomas Laubacher de la Compagnie Interface




A la sortie de « Vive la vie », on est tenté d’attribuer au spectacle, présenté à la Gaité Montparnasse, le qualificatif d’OTNI (objet théâtral non identifié), tant il rassemble et mixe de nombreux arts du spectacle vivant. Chant, danse, jeu, art du cirque, tout y est agrégé pour proposer une courte saga (1h) à travers une longue période - un siècle et demi environ - depuis les débuts de l’industrialisation jusqu’à l’ère triomphante du portable.
Et puis, à la réflexion, on se dit que ce spectacle est plutôt une « messe pour le temps passé ». Une messe laïque certes mais qui en présente tous les aspects. Il y a le rituel chanté, parfois en latin parfois en italien, parfois dans d’autres langues que l’on peine à identifier ; de Kyrie en Magnificat, il emprunte au rite catholique sa liturgie. Il y a aussi la grande prêtresse qui, d’une voix superbe émaille puis sublime la saga traversant le siècle. Il y aussi le chœur, essentiellement féminin qui vient appuyer le propos et entrainer le spectateur dans un ailleurs étrange. On décèle dans le chant des influences diverses, entre Enigma et Dead Can Dance. Il y a enfin le bouddha silencieux. De ses doigts de magicien il fait léviter une boule de cristal ou les aiguilles de la grande horloge des années qui passent, offrant au spectacle un décor sans cesse renouvelé.
Mais au-delà de son aspect formel, que narre donc « Vive la Vie » ? C’est bien là que le bas blesse car une fois dépassé le propos du spectacle, qui consiste à décrire l’influence de l’arrivée de la modernité dans une famille d’agriculteurs, force est de constater que l’argument est mince. Et passé le moment de sidération et d’enthousiasme du spectateur devant la beauté et le lyrisme de cet ensemble vocal et dansé, l’intérêt s’effiloche quelque peu. Il n’en reste pas moins que la qualité des interprètes séduit et que l’on invite les spectateurs à découvrir « Vive la vie ».
En effet, apparemment et tout autant que dans les nombreux pays où il a été joué, « Vive la Vie » a su séduire les spectateurs comme le soir de notre venue, offrant un propos universel. On citera ici André Pignat, le metteur en scène qui introduit le spectacle : « une fois débarrassée de la superstructure, de la politique, l’histoire de tous les pays est la même ».

E.D



 
 
 
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