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Un ennemi du peuple (jusqu’au 30 septembre)

le  10/09/2020   au théâtre de Belleville, 94 rue du faubourg du Temple 75011 paris (mardi à 19h15, mercredi et jeudi à 21h15)

Mise en scène de Guillaume Gras avec Ivan Cori, Marie Guignard, Eurialle Livaudais, Bruno Ouzeau, Nicolas Perrochet, Gonzague Van Bevesselès écrit par Henrik Ibsen (librement adapté)




Intérêts particuliers ou intérêt général, lequel doit-on défendre ? Après tout l’un ne se dilue-t-il pas dans l’autre ? C’est en substance quelques-unes des questions que soulève « un ennemi du peuple », spectacle librement inspiré de la pièce du même nom signée Henrik Ibsen.
L’intrigue nous ramène à une actualité brûlante : celle d’une crise sanitaire. Thomas Stockmann est le médecin des bains publics. A la faveur d’analyses bactériologiques, il découvre que l’eau des bains, est polluée voire dangereuse. Or la richesse de la ville repose essentiellement sur son activité de station thermale. Guidé par sa volonté de vérité et de préserver la santé de tous, Thomas envisage de publier la nouvelle dans le journal de la ville, dont son frère est le maire, au risque de provoquer une crise financière, de pousser la ville au bord de la faillite et les petits propriétaires au bord du désespoir.
Dans un dispositif original sans décor, éclairé de manière basique, les comédiens sur le plateau sont mêlés aux spectateurs tous assis sur des chaises disposées sur 3 côtés. Les entrées et sorties de scène sont remplacées par la position assise ou debout des protagonistes. Il y a là donc Thomas Stockmann, son épouse, Katrine, Livaudais, la journaliste supposée aider le médecin à publier la nouvelle et Aslasken, le représentant des « petits propriétaires » allié peu fiable du docteur. Et, comme personnage central, Peter, le frère du médecin, qui ne veut rien d’autre que le bien de sa ville. Quant à Morten Kill, deus ex machina de l’intrigue, c’est le père de Katrine. Malgré la brièveté de son intervention, il jouera un rôle essentiel dans le déroulement de l’intrigue.
Le spectateur, masqué à la différence des comédiens, se retrouve ainsi dans la position d’un entomologiste observant au plus près le jeu et le visage des intervenants. Et, hélas, force est de le constater, ça ne marche pas. Les comédiens peinent à convaincre. Le texte ne les aide pas : privilégiant les faits au détriment du style, la prose est sèche et sans relief. L’ennui s’insinue donc. Seule reste l’intrigue que l’on suivra sans déplaisir jusqu’à son dénouement.

E.D



 
 
 
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