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12 hommes en colère (jusqu'à fin janvier)

le  22/09/2023   au théâtre Hébertot, boulevard des Batignolles 75017 Paris (du vendredi au samedi à 19h et dimanche à 17h30)

Mise en scène de Charles Tordjman avec Jeoffrey Bourdenet, Amine Chaïb, Antoine Courtray, Philippe Crubézy, Olivier Cruveller, Christian Drillaud, Thierry Gibault, Claude Guedj, Xavier de Guillebon, Geoffroy Guerrier, Yves Lambrecht, Roch Lebovici, Françis Lombrail, Charlie Nelson, François Ra écrit par Reginald Rose




Ils sont douze, douze hommes, représentants l’Amérique blanche des années 50, réunis malgré leurs destins différents, pour décider tous ensemble de celui d’un jeune homme de 16 ans, accusé de parricide. Publicitaire, ouvrier, banquier, retraité, réunis en jury populaire, ils devront d’une seule voix et à l’unanimité, décider d’envoyer ou non un homme sur la chaise électrique.
Telle est l’intrigue, simple et sèche, de cette pièce présentée en ce moment au théâtre Hébertot.
Ecrite en 1954, elle a fait l’objet trois ans plus tard, d’un film mémorable signé Sydney Lumet, et mettant en scène, entre autres, Henry Fonda. En France, elle est présentée ici pour la cinquième fois dans une nouvelle mise en scène qui laisse la part belle au jeu choral des douze comédiens. Car «12 hommes en colère », c’est avant tout un texte superbe, dans lequel chacun va jouer à son tour sa partition, mettant en valeur ses arguments pour ou contre la condamnation à mort.
Après un court premier round, dans lequel chacun s’observe, laissant au spectateur l’occasion de découvrir les personnages, la mécanique va s’enclencher, celle du doute, du terrible doute qui va s’instiller dans l’esprit des plus péremptoires. Car c’est de là qu’elle vient leur colère, de cette certitude d’abord absolue qu’ils ont que le présumé est coupable ou pas, cette certitude que viendra attaquer le doute, remettant en cause non seulement le jugement qu’ils doivent prononcer (et que certains prennent un peu à la légère) mais qui viendra aussi ébranler leur mode de pensée tout entier.
Le choral est parfait : les douze comédiens, sans exception, tiennent leur place et leur personnage sans jamais perturber la savante mécanique de huis clos parfait. La mise en scène, totalement au service du texte et du jeu, est modestement au second plan et le dispositif nous offre la vue saisissante de cette rangée d’hommes qui sont censés n’en former qu’un seul. C’est brillant et totalement enthousiasmant. Et de plus, totalement prenant, à en juger par la qualité impressionnante du silence du public lors du rendu du verdict.

E.D



 
 
 
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