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On purge bébé

le  03/09/2021   au théâtre de l’Atelier, 1 place Charles Dullin 75018 Paris (du mardi au samedi à 21h et dimanche à 15h)

Mise en scène de Emiline Bayart avec Eric Prat, Emiline Bayart, Manuel Le Lièvre, Valentine Alaqui, Delphine Lacheteau, Thomas Ribière et Manuel Peskine (piano) écrit par Georges Feydeau




On connaît de Feydeau les principales pièces qu’il a écrites, que ce soit Un fil à la patte, Le dindon, La dame de chez Maxim, La puce à l’oreille, Occupe-toi d’Amélie, ou bien encore Mais n’te promène donc pas toute nue !, des comédies de boulevard qui ont enchanté les théâtres parisiens de la fin des années 1800 au début de 1900. C’est justement l’un d’entre eux qui reprend On purge bébé, un des grands succès de 1910, où il est question d’un couple de bourgeois qui va, autour d’un simple petit détail d’ordre familial, déclencher une suite de réactions et d’incidents mettant en périple pour ne pas dire forcer leur fragile équilibre.
Tout est prétexte ici à grossir un tant soit peu le trait, autant à partir de simples chansons en intermède d’ordre parfois grivois, de reproches puis d’engueulades entre époux, d’un invité de la plus haute importance venu déjeuner, que d’un enfant espiègle et réfractaire qui ne veut pas obéir à ses parents. En vérité, et c’est l’usage dans pareil divertissement, ça gesticule et parle fort, ça joue les divas, les ténors, ça lève les yeux au ciel, ça crie un peu, bref, ça souligne voire exagère à bon escient, sans se priver de dégringoler pour tomber allègrement de Charybde en Scylla.
Le rythme est soutenu allant crescendo jusqu’au frénétique pendant 1h20 et l’on voit bien que les comédiens s’amusent (en l’occurrence, Eric Prat qui ressemble à s’y méprendre à feu Jacques Charon), s’en donnant à cœur-joie dans la plus pure tradition comique – et hystérique aussi ! - qui soit. Même si l’ensemble donne cette drôle d’impression d’avoir par moment quelque peu vieilli avec l’âge (écrite il y a plus de 100 ans tout de même !), on se laisse emporter de bon cœur par ce « spectacle de famille » qui se désagréger copieusement devant nos yeux, avec l’espoir que l’enfant puisse être enfin expurgé de toute mauvaise pensée à l’encontre de ses géniteurs, totalement dépassés par les évènements.

C.LB



 
 
 
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