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- livre : Francis Picabia, rastaquouère de Bernard Marcadé aux éditions Flammarion/Histoire de l’art

le  13/10/2021   au x éditions Flammarion/Histoire de l'art

Mise en scène de Bernard Marcadé avec 672 pages écrit par Bernard Marcadé


Une grande biographie pour un artiste sans mesure.

« Dans ses cinquante années de peinture, Picabia a constamment évité de s’attacher à une formule quelconque ou de porter un insigne. On pourrait l’appeler le plus grand représentant de la liberté en art, non seulement à l’encontre de l’esclavage des académies, mais aussi contre la soumission à quelque dogme que ce soit. ». Ces remarques de Marcel Duchamp soulignent la dimension profondément libertaire de celui qui aimait se qualifier d’« artiste en tous genres ».

Dans cette biographie, l’historien d’art Bernard Marcadé nous plonge dans un univers interlope et rastaquouère dont l’artiste Francis Picabia, artiste polymorphe, peintre et écrivain, aura, sa vie durant, conté les tours et les détours. Une vie (1879-1953) dont le parcours artistique chaotique, contradictoire, fait d’allers et retours permanents entre abstraction et figuration, géométrie et biomorphisme, onirisme et réalisme, place Picabia au rang des artistes majeurs du XXème siècle.

Ce qu’une approche biographique nous permet a contrario de comprendre, c’est précisément une certaine constance dans l’attitude. Ce fils de famille « né sans mère », aux goûts de luxe particulièrement prononcés et à la vie psychique et conjugale agitée, n’est en effet pas à une contradiction près. Francis Picabia n’abhorre rien tant que l’idéal de pureté et d’intransigeance qu’il voit poindre chez ses amis dadaïstes et même chez André Breton.
Picabia aime trop la vie pour se laisser enfermer dans une croyance ou une certitude, fussent-elles d’avant-garde. Jusqu’à sa mort, notre « Funny-Guy » restera fidèle à cet état d’esprit, qui renvoie plus à une manière de vivre qu’à un programme strictement artistique.

Ce qui pourrait passer pour une suite de reniements et de régressions n’est en fait qu’une manière de dire oui à la vie, à ses errements et à ses contradictions. Francis Picabia est l’artiste qui fait son miel de cette « mort de l’art » tant de fois proclamée au cours du XXᵉ siècle. « Parce que je suis le seul qui, après la mort de l’Art, n’en ai pas hérité ; tous les artistes qui suivent son cortège et se promènent à travers le monde figuraient sur son testament ; moi, il m’a déshérité, mais il m’a ainsi laissé libre de dire tout ce qui me passe par la tête et de faire ce qu’il me plaît. » - B. M.

Ce travail, établi sur 7 années de recherches et d’écriture, ne saurait être appréhendé de façon simplement formelle. Il demeure difficile d’identifier un style ou une manière Picabia. Néanmoins, il a permis à l’auteur de mettre en avant de nouvelles découvertes, le tout dans un style érudit mais accessible. En plus de cette force narrative, l’ouvrage de 670 pages contient un large corpus iconographique d’environ 200 photographies d’archives et plus de 60 œuvres reproduites en couleurs.
Attendue par les historiens et amateurs d’art, la publication de cette biographie vient combler un vide éditorial manifeste et en fait d’ores et déjà, une référence bibliographique.

-L’auteur : Critique et historien d’art, Bernard Marcadé est également commissaire d’expositions indépendant. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont la biographie de référence : Marcel Duchamps (Flammarion, 2007).



 
 
 
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