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Noé, la force de vivre (jusqu’au 30 janvier 2022)

le  11/12/2021   au golf de l’Hippodrome Paris Longchamp, route des Tribunes 75116 Paris (à 20h30)

Mise en scène de Johan Nus avec Essaï Altounian, Sarah Koper, Jade Boinet, Pierre-Arthur Lemoine, Maëline, Christina Koubbi, Julien Vital, Yanis Si Ah, Jean David... écrit par Essaï Altounian




Après les 10 commandements, Joseph - le musical, Adam et Eve – la seconde chance, et Jésus – de Nazareth à Jérusalem, c’est au tour de Noé d’avoir les honneurs d’être tout en haut de l’affiche dans une adaptation biblique librement inspirée tout public du récit de la Genèse en version comédie musicale. Et qui dit Noé dit Arche et aussi sauveur de l’humanité et de toutes les créatures animales ! Donc, on était impatient de voir comment Essaï Altounian, initiateur, concepteur, compositeur, producteur, arrangeur et acteur principal de ce projet allait le mettre en forme.
Concernant, le lieu, un chapiteau immense avec une scène plutôt démesurée sur laquelle évolue une bonne quinzaine de comédiens et de danseurs ; où apparaissent une petite dizaine « d’animaux » articulés aussi divers que variés plutôt assez bien réussis (surtout le lion) qui, une fois libérés des entrailles du bateau, viennent constamment égayés le spectacle ; et avec des écrans extra-larges sur lesquels sont projetés des vidéos de paysages animés en images de synthèse. Côté décor, seul l’Arche en bois, astucieusement conçu, est l’unique élément tangible à se mouvoir et donc à servir de façon multiple. En revanche, question mise en scène, rien d’original ni de transcendant, dans un classicisme traditionnel de bonne aloi, si ce n’est le ballet aquatique – « sous l’eau » avec méduse – et celui avec des grosses boules lumineuses pleines de grâce, d’une grande originalité scénique, d’une belle réussite chorégraphique et d’une pure merveille visuelle.
Alors, pari tenu au point de rivaliser ou alors de concurrencer les autres divertissements du même acabit ? Sans doute pas pour la simple et bonne raison que les chansons pop trop « formatées » (composées néanmoins par Essaï lui-même, à qui l’on doit déjà celles de Roméo & Juliette et du Roi soleil) à fort messages écologiques et climatiques (Terre ; La force de vivre) et sans orchestre (une bande son diffusée) n’ont pas encore l’impact nécessaire pour remporter tous les suffrages ainsi que les premières places auprès d’un hit-parade ; que les problèmes familiaux de filiation père/fils viennent supplanter la grande Histoire universelle telle qu’on aurait peut-être aimé la voir et l’entendre (il manque une intrigue plus immersive, plus forte et plus tendue) ; et que des résonnances et autres distorsions sonores mal dosées gâchent parfois la bonne compréhension de ce qui se déroule devant nos yeux.
Il suffirait de pas grand-chose pour que « la terre promise » soit atteinte dans sa globalité, que ce show musical soit « sauvé du chaos créé par les hommes » et que nous, journalistes, ne soyons plus « devenus la pire espèce » qui puisse exister sur Terre. Comme quoi, « rien n’est plus puissant que la détermination », n’est-il pas ?

C.LB



 
 
 
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