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L’affaire de la rue de Lourcine (jusqu’au 29 mai)

le  28/04/2022   au théâtre du Lucernaire, 53 rue Notre-Dame-des-Champs 75006 Paris (du mardi au samedi à 21h et dimanche à 18h)

Mise en scène de Justine Vultaggio avec Oscar Voisin, Antoine Léonard, Grégory Dété, Gabriel Houdou, Reynold de Guenyveau, Maxime Seynave et Justine Vultaggio écrit par Eugène Labiche




Chez les Lenglumé, la maisonnée est agitée : c’est le baptême du petit Potard, leur filleul, et surtout, c’est l’anniversaire du maitre des lieux. Mais Justin, le serviteur, s’en fiche : tabac, whisky, il tape dans les réserves de son patron et prend ses aises chez ses parvenus d’employeurs. Bientôt surgit Lenglumé lui-même qui émerge avec difficultés de son lit après une soirée fort arrosée. Puis c’est au tour de Mistingue, un ex-camarade de classe de surgir du même lit, à la grande surprise de Lenglumé. Car, ce qu’ils ont fait la veille au soir, les deux saoulards sont bien incapables de s’en souvenir.
Alors, lorsqu’ils lisent dans le journal la nouvelle du meurtre d’une charbonnière rue de Lourcine (d’où le titre de la pièce), ils frémissent, et lorsqu’ils apprennent qu’un parapluie et un mouchoir ont été retrouvés, semblables à ceux qu’ils ont égarés, c’est la panique à bord. Pour eux pas de doute : ils ont tué la malheureuse dans un accès de folie alcoolisée. Mais l’action offrira de nombreux rebondissements et la conclusion de l’intrigue n’est pas celle à laquelle on peut s’attendre. Quiproquos, critique d’une bourgeoisie qui se hausse du col, traitrise, veulerie, tous les ingrédients sont réunis pour célébrer le vaudeville, typique de la seconde moitié du 19 ème siècle.
A propos de ce style de théâtre, on a souvent parlé de mécanique : chaque réplique devant venir à la seconde près et chaque effet scénique devant soutenir le drame vécu par les personnages, dont les spectateurs sont bien les seuls à rire. Malheureusement cette fois, la machine s’affole et les rouages s’emballent : les comédiens s’excitent sur scène et la gestuelle outrancière, choisie par la metteuse en scène, épuise le spectateur plus qu’elle ne le divertit. Bien vite, hélas, l’attention se détache de l’action mettant en scène des comédiens peu crédibles dans leurs rôles : on comprend ce que la metteuse en scène a tenté de faire, mais, il n’y a rien à faire : le rire ne vient que rarement aux lèvres.
La partie chantée, qui ponctue la pièce, ne parvient pas à faire émerger le spectateur de sa déception. Le programme nous indique que « l’affaire de la rue de Lourcine » était une des préférées de Labiche, son auteur. On est d’autant plus désolé ici de ne pas partager son point de vue concernant la présente version.

E.D



 
 
 
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