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Belles époques (jusqu’au 9 juillet)

le  08/07/2022   au pied de la Cité épiscopale de Meaux, 5 place Charles de Gaulle 77100 Meaux (les 08 et 09/07 à 22h45)

Mise en scène de Pierre Corbel avec 400 bénévoles écrit par Pierre Corbel




Depuis exactement 4 décennies cette année, la ville de Meaux a entrepris un pari un peu fou, certes risqué puisqu’entièrement joué en plein air mais néanmoins réussi, avec au compteur 40 éditions d’un spectacle en (2500) costumes d’1h15 qui évoque l’Histoire ayant jalonné ces lieux ! C’est peu de temps pour raconter tout bonnement 20 siècles de ce qui s’est déroulé véritablement en son sein, depuis les invasions barbares, les conflits révolutionnaires, les faits d’armes plus ou moins importants et les guerres tragiques, sans oublier les hautes pour ne pas dire les illustres personnalités qui y ont vécu ou alors juste passé.
Loin d’être effrayé par l’ampleur de la tâche à mener et encore moins dépourvu de stratagèmes pour y arriver en bon et du forme, les 400 comédiens, danseurs, cavaliers et jongleurs bénévoles présents sur scène – tous amateurs, enfants comme ados et adultes, parents compris ! - nous font revivre les grands évènements qui ont marqué le cœur de cette cité épiscopale aussi fière que courageuse, et cela entre les agressions vikings et la première guerre mondiale, en passant par la famine et la peste au moyen-âge, le cénacle humaniste de l’évêque Guillaume Briçonnet, le massacre de la Saint-Barthélemy qui s’est propagé jusqu’à chez eux, ainsi que par les grands noms qui ont laissé leur empreinte dans cette « bourgade », entre autres le roi Henri IV (dit aussi « le vert galant », surnom flatteur du à ses nombreuses conquêtes), l’évêque Jacques-Bénigne Bossuet (prédicateur et orateur de renom qui a son propre musée), ou encore le roi Louis XVI qui s’y arrêta lors de sa fuite de Varennes en juin 1791. Des sauts de plusieurs générations ont été nécessaires pour tenir sur cette relative « courte » durée, le tout entrecoupé d’intermèdes filmés en plans séquences, narrés par l’acteur Lorànt Deutsch, devenu grand amateur de l’Histoire de France.
Qu’il est émouvant de pouvoir assister à l’une des 10 représentations estivales en soirée (prévues jusqu'au 9 juillet), à la fois vivantes, festives et enjouées tout à la gloire de ces ancêtres, dans cet endroit magique, décor grandiose et cadre prestigieux voire idyllique, si chargé « d’Histoires », sur des gradins adossés quasiment au pied de la cathédrale Saint-Etienne qui elle se dresse majestueuse, à la fois dominante, imposante et impressionnante, semblant regarder en bas tout ce petit monde s’animer, s’agiter et grouiller dans tous les sens afin de lui rendre un hommage digne !
Un moment privilégié que l’on savoure, un peu comme un brie ! Il ne sera pas dit que ce type de divertissement à chaque fois réécrit et à l’ambiance fort conviviale, très proche d’une superproduction façon celle du Puy du Fou, mérite amplement d’être vu et applaudi, d’autant que, outre la jolie « promotion » de la commune par ses propres habitants à coups de jeux de lumière, d’artifices et d’effets spéciaux, celui-ci nous fait voyager dans le temps et nous emporte dans une autre dimension avec cette création plaisante à l’esprit un tantinet bon enfant, autour de quelques « libertés » prises mais vite pardonnées, quelles soient d’ordre historique, artistique ou musicale, cela s’entend, où se côtoient notamment Bach London Grammar et Muse.

C.LB



 
 
 
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