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Les inséparables (jusqu’au 20 mai)

le  01/02/2018   au théâtre Hébertot, 78bis boulevard des Batignolles 75017 Paris (du mercredi au samedi à 21h, mâtinées samedi à 16h30 et dimanche à 16h)

Mise en scène de Ladislas Chollat avec Didier Bourdon, Valérie Karsenti, Thierry Frémont, Pierre-Yves Bon et Elise Diamant écrit par Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie




A premières vues, rien ne laisse présager que nous allons assister à une comédie romanesque à forte tendance dramatique, d’autant que le comédien – et acteur – comique Didier Bourdon est ici en haut de l’affiche ! Mais il faut se rendre à l’évidence, ce dernier est bel et bien capable de nous émouvoir différemment lorsque l’envie lui prend de laisser tomber ses habituelles facéties cinématographiques pour interpréter sur scène non pas un mais 2 rôles dans cette pièce quelque peu tragique qui se déroule à 2 époques différentes et cela à 50 ans d’intervalles
En effet, nous voilà plonger avec lui tour à tour au présent et un demi-siècle en arrière, dans un seul et même lieu – et quel endroit, un atelier d’artiste parisien aussi beau que lumineux sur 2 niveaux et reproduit intégralement sur les planches du théâtre Hébertot ! -, dont Gabriel Orsini (alias Didier Bourdon, mécontent et bourdonnant, pardon, bougonnant à tout va !), grand peintre en totale panne sèche...d’inspiration créative, hérite mystérieusement d’une inconnue (Valérie Karsenti, douce et primesautière à souhait), elle-même ayant reçu en son temps cet étonnant duplex des mains de son amant, Samuel Orsini, grand-père de Gabriel depuis décédé. Il ne reste plus, à nous spectateurs, qu’à essayer de recoller les morceaux afin de comprendre le pourquoi du comment du tempérament pour le moins mécontent, emporté, voire haineux et même dévastateur de Gabriel vis-à-vis de tous et surtout de son fils Abel (joué par l’excellent Pierre-Yves Bon), face à Maxime, son fidèle galeriste (interprété par le formidable Thierry Frémont, jamais avare d’un bon mot ou d’une expression faciale !).
Dans ce fabuleux décor, qui tourne sur lui-même afin de passer d’une époque à l’autre, évolue tout ce beau monde et surtout Didier Bourdon, tantôt ours mal léché, arrogant, prétentieux, rancunier, autoritaire, cynique, vociférant et vindicatif à souhait, tantôt « petit garçon » tendre, amoureux fou et tout aux petits soins pour sa maitresse adorée. Il n’en fallait pas plus pour nous transporter agréablement entre ces 2 « cycles » (sous la forme de flash-back astucieusement agencés), avec la curiosité et le désir de découvrir ce qu’il se cache réellement derrière ce caractère « bien trempé » et ces réactions démesurées. Grâce à une mise en scène habillement montée, des dialogues tour à tour vifs pour ne pas dire ardents, graves, piquants et parfois humoristiques, sans oublier des comédiens au diapason les uns des autres, on a l’impression de remonter le temps avec eux et d’entrer dans leur intimité à la façon d’une enquête policière, telle une petite souris qui chercherait à en savoir plus sur là où est planqué le fromage...

C.LB



 
 
 
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